Les phrases d'incipit chez Dumas

Publié le par kate.rene

Les phrases qui ouvrent les romans de Dumas n'ont certes pas fait couler autant d'encre que le "Longtemps je me suis couché de bonne heure" de notre cher Marcel.

Mais elles méritent, pour leur régularité et leur précision, un petit article. Dumas, auteur de l'histoire grande et petite, met immédiatement le lecteur au fait de l'époque et du lieu.

L'horoscope :

Vers le milieu du mois de juin de l'année 1559, par une radieuse matinée de printemps, une foule, que l'on pouvait approximativement évaluer à trente ou quarante mille personnes, encombrait la place Sainte-Geneviève.

La reine Margot :

Le lundi, dix-huitième jour du mois d'août 1572, il y avait grande fête au Louvre.

La Dame de Monsoreau :

Le dimanche gras de l'année 1578, après la fête du populaire, et tandis que s'éteignaient dans les rues les rumeurs de la joyeuse journée, commençait une fête splendide dans le magnifique hôtel que venait de se faire bâtir, de l'autre côté de l'eau et presque en face du Louvre, cette illustre famille de Montmorency qui, alliée à la royauté de France, marchait l'égale des familles princières.

Les quarante-cinq :

Le 26 octobre de l'an 1585, les barrières de la porte Saint-Antoine se trouvaient encore, contre toutes les habitudes, fermées à dix heures et demie du matin.

Les trois mousquetaires :

Le premier lundi du mois d'avril 1625, le bourg de Meung, où naquit l'auteur du Roman de la rose, semblait être dans une révolution aussi entière que si les huguenots en fussent venus faire une seconde Rochelle.

Vingt ans après : (l'exception)

Dans une chambre du palais Cardinal que nous connaissons déjà, près d'une table à coins de vermeil, chargée de papiers et de livres, un homme était assis la tête appuyée dans ses deux mains.

Le vicomte de Bragelonne :

Vers le milieu du mois de mai 1660, à 9 heures du matin, lorsque le soleil déjà chaud séchait la rosée sur les ravenelles du château de Blois, une petite cavalcade composée de trois hommes et deux pages, rentra par le pont de la ville..

Le chevalier d'Harmental :

Le 22 mars de l'an de grâce 1718, jour de la mi-carême, un jeune seigneur de haute mine, âgé de 26 à 28 ans, monté sur un beau cheval d'Espagne, se tenait, vers les 8 heures du matin, à l'extrémité du Pont Neuf qui aboutit au quai de l'École.

Joseph Balsamo :

Sur la rive gauche du Rhin, à quelques lieues de la ville impériale de Worms, vers l'endroit où prend sa source la petite rivière de Selz, commencent les premiers chaînons de plusieurs montagnes dont les croupes hérissées paraissent s'enfuir vers le nord, comme un troupeau de buffles effrayés qui disparaîtraient dans la brume.

Le collier de la reine :

Vers les premiers jours du mois d'avril 1784 à trois heures un quart à peu près de l'après-midi, le vieux maréchal de Richelieu, notre ancienne connaissance, après s'être imprégné lui-même les sourcils d'une teinture parfumée, repoussa de la main le miroir que lui tenait son valet de chambre, successeur mais non remplaçant du fidèle Rafté ; et, secouant la tête de cet air qui n'appartenait qu'à lui :

- Allons, dit-il, me voilà bien ainsi.

Le comte de Monte Cristo :

Le 24 février 1815, la vigie de Notre-Dame-de-la-Garde signala le trois mâts le Pharaon, venant de Smyrne, Trieste et Naples.

Et ainsi de suite...

Manuscrit d'Alexandre Dumas (source : gallica.bnf)

Manuscrit d'Alexandre Dumas (source : gallica.bnf)

Publié dans lecture

Commenter cet article