Le saint du jour, 23 avril : Saint Georges
Saint Georges de Lydda (aujourd'hui en Israël) serait né en 275-80 et serait mort le 23 avril 303.
L'histoire de saint Georges et de la belle princesse promise au dragon dont il fallait apaiser la fureur et qui menaçait de détruire la ville de Silène dans la province de Lybie est bien connue.
Né en Cappadoce, Saint Georges arrive à Silène au moment où la princesse va être dévorée par le dragon. Monté sur son cheval, il fait le signe de croix et peut affronter le dragon.
Il dit à la princesse de nouer sa ceinture autour du cou du dragon et de le ramener dans la ville de son père. Il fait promettre aux habitants et au roi (vingt mille hommes ainsi qu'une foule de femmes et d'enfants) de se convertir au christianisme. En échange, il tue le dragon "qui fut emporté hors de la ville sur un char attelé de quatre paires de boeufs".
Ce qu'on sait moins, c'est la fin de ce saint exemplaire. La voici, racontée toujours par Jacques de Voragine :
"En ce temps-là, sous le règne de Dioclétien et Maximien, le préfet Dacien ouvrit contre les fidèles une persécution si violente que, dans l'espace d'un mois, dix-sept mille d'entre eux reçurent la couronne du martyre... Ce que voyant, saint Georges, éperdu de douleur... s'écria : "Tous vos dieux ne sont que des démons ; et c'est notre Seigneur qui a créé le ciel et la terre ! ... Alors le préfet, ne pouvant le fléchir, le fit étendre sur un chevalet et ordonna que tous ses membres fussent déchirés, l'un après l'autre, par des ongles de fer ; il lui fit aussi brûler le corps avec des torches ardentes, et il fit frotter avec du sel les plaies par où sortaient les entrailles. Mais la nuit suivante, le Seigneur apparut à saint Georges avec une grande lumière, et le réconforta si doucement... que toutes les souffrances lui parurent légères."...
Comme ça ne suffisait pas, on fit intervenir un magicien qui,
"après avoir invoqué ses dieux (il) versa du poison dans du vin, et fit boire ce vin à saint Georges : celui-ci le but en faisant un signe de croix, et n'en souffrit aucun mal... Ce que voyant, le magicien se prosterna à ses pieds, le supplia en pleurant de lui pardonner, et demanda à devenir chrétien : le préfet lui fit couper la tête peu de temps après. Quant à saint Georges, il le fit placer sur une roue qu'entouraient de toutes parts des glaives à deux tranchants ; mais la roue se brisa au premier mouvement, et saint Georges fut retrouvé sain et sauf où on l'avait mis. Dacien le fit alors plonger dans une chaudière de plomb fondu ; mais lui, ayant fait le signe de la croix, il n'éprouva que la sensation d'un bain rafraîchissant."
Flatteries, prières du préfet n'eurent pas de prise sur saint Georges qui, d'un signe de croix, pouvait obtenir ce qu'il voulait.
"Dacien, exaspéré, dit à sa femme Alexandrie : "Je mourrai de dépit, car cet homme est plus fort que moi !" Mais elle : "Tyran sanguinaire, ne t'ai-je pas dit de ne plus tourmenter les chrétiens, parce que leur Dieu combattait pour eux ? Sache maintenant que, moi aussi, je veux devenir chrétienne !" Le préfet, étonné, s'écria : "Comment ? Toi-même tu t'es laissée séduire ?" Et il la fit suspendre par les cheveux et battre de verges."
À ce moment, Alexandrie s'inquiète de mourir sans être baptisée, saint Georges la rassure avant qu'elle ne soit décapitée :
"N'aie point de doute à ce sujet, ma fille, car l'effusion de ton sang te tiendra lieu de baptême et te vaudra la couronne céleste !" Alors Alexandrie, après avoir prié le Seigneur, rendit l'âme."
Saint Georges finit tout de même par être décapité, ce qui ne porte pas chance au préfet Dacien :
"Comme il quittait le lieu du supplice pour rentrer dans son palais, le feu du ciel tomba sur lui et le consuma avec ses ministres".
Il y a tout de même une justice !
Jacques de Voragine - La légende dorée - Éditions Sagesse - ISBN 2.02.034501.3
À gauche, saint Georges dans une chaudière, au centre, décollation de la femme de Dacien, à droite, décollation de saint Georges
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Le vitrail (XVIe) est visible dans l'église Saint Georges de Souancé-au-Perche.
Plus sérieusement, à propos de Carpaccio, on peut lire l'excellent livre de Michel Serres, Carpaccio, les esclaves libérés