Un samedi à Venise
Fortuny ? Trop loin. Giardini, Arsenale ? Mais "n'oublions pas que c'est samedi" ! La biennale risque d'être bondée.
Nous prenons le 2 pour une courte étape et c'est San Giorgio Maggiore. Jaume Plensa "Together" a investi les lieux. Dans l'église, une énorme structure métallique que le regard transperce et lui faisant face, une main bénissante semble tomber du ciel.
Il n'y a presque personne et nous pouvons admirer en toute quiétude les grandes toiles de Tintoret, la Manne et l'Ultima Cena.
En contournant San Giogio in Isola par la gauche, on accède au petit port de plaisance. En face, la Riva degli Schiavoni, et à droite le second lieu d'exposition de Jaume Plensa. Sous une voûte toute en longueur, cinq visages de marbre blanc, comme déformés par la perspective, reposent en paix.
Petit retour sur les mosaïques (Il mosaico romano di Lod) : Il serragio delle meraviglie, puis le Glass Tea House de Hiroshi Sugimoto. Ce havre de paix est caché près du labyrinthe. Un long plan d'eau bleu mène à une structure cubique épurée, c'est la zénitude à l'état pur. 聞鳥庵 "Une maison modeste où on peut entendre chanter les oiseaux". Personne, pas un bruit, c'est magique.
Après tout ce calme, nous avons dû affronter la foule, direction San Marco.
« Mais voyons, à quoi pensez-vous, vous oubliez que c’est samedi ! »
Avant le ponte de la Paglia, dans le Palazzo delle Prigioni, c'est "Never say goodbye" du taïwanais Wu Tien-Chang, un ensemble de vidéos étonnantes. Un marin déambule avec une guitare et se transforme finalement en aviateur. Il disparaît de l'écran en faisant au revoir de la main.
De la piazzetta, nous entrons à la Marciana, où Simon Denny, Nouvelle Zélande, nous révèle Secret Power, le monde de l'espionnage, avec un ensemble de serveurs informatiques. Au départ de ce projet : un collaborateur de la NSA a dévoilé les pratiques de surveillance de masse du gouvernement des États-Unis... C'est un peu froid mais nous nous consolons avec le magnifique plafond et les peintures murales de Tintoret, Véronèse et autres.
Nouveau plongeon dans la foule, nous longeons les procuraties, passons sur l'emplacement de l'église san Geminiano détruite par le "brigand corse" et rentrons par l'arrière de Saint-Marc.