Suisse, la suite

Publié le par kate.rene

Siamo lunedì...

Pourquoi faut-il que les endroits les plus délicieux soient pollués par de petits problèmes bénins ? Le mal de dent en est un, et il m'a tenue éveillée une partie de la nuit. René (pietà, pietà) m'a servi un aspégic et une poche de glace vers les 4 heures. Quand il m'a réveillée avec le café, j'ai appris que j'avais un rendez-vous dans une clinique dentaire à 10 heures 30. Nous avons eu largement le temps de profiter du lever de la lumière sur le lac. L'exposition est moins spectaculaire au matin mais les langues de brume qui lèchent la surface de l'eau presque noire, les montagnes encore sombres... c'est encore une autre vision magique.

Nous n'avons pas pu voler la montre JL sous haute surveillance.

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Le trajet par le bord du lac, puis les routes secondaires jusqu'à la clinique dentaire ne nous ont pas trop éloignés de notre itinéraire.

La clinique, décor de film d'anticipation des années 70 est un des joyaux de cette petite zone commerciale. Salle d'attente aseptisée avec un écriteau "Si vous attendez depuis plus de 15 minutes, plaignez-vous au secrétariat". De fait, cinq minutes plus tard, j'étais prise en charge par une des mignonnes créatures toute de blanc vêtue, escortée jusqu'à un étage tout aussi aseptisé que le reste où l'opérateur m'attendait. Allongée, questionnée, radiographiée... 78 francs suisses (77 euros) plus tard, le dentiste m'annonçait qu'il devait m'arracher toute la zone touchée, et que cela ne devait pas attendre ; "Demain ?". Non merci, demain je ne serai plus ici. Il avait l'air déçu. Ordonnance d'antibiotiques et d'analgésique, c'est tout ce que je voulais.

La route jusqu'à Täsch, dernière étape autorisée en voiture, traverse des vallées fantastiques entre les sommets enneigés, les vallées où coulent d'improbables ruisseaux fougueux, alimentés ça et là par des torrents. Alternance de tronçons d'autoroute, de routes en lacets, de tunnels.

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À Täsch, pas d'alternative, il faut laisser la voiture dans un parking. Il paraît que le paysage et les infrastructures ont beaucoup changé depuis la ... dernière fois. Immenses aires déshumanisées, quelques commerces ciblés, parkings, hall de gare immense. Bref, c'est un transit. La tirelire Matterhorn commence ici : 38 francs l'aller-retour par personne pour 15 minutes de trajet. Le train, qui embraye la crémaillère au bout de dix minutes sent le neuf, et nous véhicule jusqu'à Zermatt. De la gare à l'hôtel, une quinzaine de minutes. Le Weisshorn est une recommandation du Routard. Accueil très sympathique, chambre cosy, mais très spartiate. Pour beaucoup plus cher que le Mama Shelter, les WC/douche sont sur le palier et communs à quatre chambres. Mais ici, il y a :

LE MATTERHORN

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Je l'ai cherché encore un peu. René a eu pitié de moi et nous sommes sortis pour aller le voir. Et nous l'avons vu. Le lac Luti, annoncé à 500 mètres ne s'est toujours pas montré au bout d'un kilomètre. Nous avons donc fait demi-tour. Pas de neige ici, bien que présente partout autour et plus haut. Soleil d'enfer, le thermomètre est à la fête.

Nous sommes redescendus, remontés jusqu'à l'église, le cimetière, puis enfin ! un banc.

Apéro sur notre petite terrasse un peu fraîche à cette heure, yam, clopes et repas à 19 heures. Salade au buffet et un pasta con fughi porcini (cèpes) eccelente. Le tout aux prix suisses bien sûr. Mais vraiment délicieux. À huit heures, nous étions au lit. À la TV : ski.

A domani...

 

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Le MATTERHORN, en vrai

Nuit encore un peu agitée, mais, remise sur pied avec café, petit pain fourré et la médicinal, j'étais presque d'attaque. Le programme : prendre le petit train à crémaillère jusqu'au terminus, admirer le paysage, manger un morceau, reprendre le train jusqu'à deux stations plus bas, descendre à pied (2,5 km, 300 mètres de dénivelé, le tout en descente) temps du trajet annoncé : une heure.

Premier temps, prendre les billets du "petit" train. René regarde : 38 euros par personne ! "Ils exagèrent, tout de même". En fait, c'est 38 francs suisses l'aller ! Donc 152 francs l'aller-retour pour deux. La montée dure 35 minutes, ce doit être le train le plus cher du monde.

L'arrivée au sommet est majestueuse, le point de vue à couper le souffle, mais il y a encore un peu trop de civilisation. Nous mangeons une mauvaise goulasch à très cher, lézardons un peu au soleil, puis reprenons le train pour une petite étape. Le sentier pour les marcheurs est préparé aux petits oignons. Presque personne. On s'enfonce dans le grand blanc, les sommets autour, le Matterhorn pour nous seuls, le silence. Expérience féérique.

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L'heure annoncée pour la descente (entrecoupée de montées) parfois très raide, finit par entamer les forces vives. J'en fais quelques mètres sur le derrière, façon luge sans luge. La dernière demi-heure est difficile, la lumière aveuglante, la chaleur incroyable. Nous croisons cependant quelques fous qui font le trajet en sens inverse en marchant skis aux pieds. J'ai du mal à descendre mais eux... Après une courte halte, nous reprenons le train jusqu'à Zermatt. Depuis la gare, il reste encore quelques centaines de mètres en pente douce... Nous évitons le petit taxi électrique qui demande 12 francs (par personne) pour 500 mètres.

Le seul problème de Zermatt, c'est qu'ils ont le Matterhorn et qu'ils ont décidé de le faire fructifier au maximum.

Yam sur notre petite terrasse avant le dernier souper.

Demain, nous quittons ce temple du franc suisse pour d'autres aventures.

Publié dans voyages

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