Lundi 9 mai

Lundi 9 mai, fête nationale en Russie, Jounée de l’Europe, visite de l’exposition d’Anselm Kiefer au Pallazzo Ducale, concordance des temps…

Le soleil est revenu sur la Città après un week-end gris et pluvieux, direction le Palais Ducal en carrozzina…

Redécouvrir le palais du gouvernement de la République vénitienne est toujours un sujet d’étonnement et d’admiration pour toutes les œuvres qui lui sont dédiées, même si, dans l’immense salle du Consiglio, le sujet des toiles est toujours la guerre, les invasions et finalement la destruction, à la « gloire » de la Sérénissime certes et où tous les talents du Cinquecento se sont exprimés (sur commande) comme celui de Jacopo Robusti, il Tintoretto.

Son immense toile, il Paradiso, au fond de la Salle, semble vouloir racheter ou justifier les élans expansionnistes des différents doges assis sur leur trône à ses pieds. Quel cadre, quel environnement aurait-il pu mieux accueillir à Venise le travail d’Anselm Kiefer que ce palais où tout est dédié à la Puissance, à la Conquête et la Violence de la guerre. Œuvre d’anticipation que son installation à Paris (dans le cadre de Monumenta au Grand Palais décembre -11 janvier 2022) introduisait déjà dans une actualité à venir, avec ce que lui-même qualifie de « pleub-pleub » (les bulles qui éclatent à la surface), les mouvements violents fascistes ou nationalistes qui dans nombre de pays se multiplient voulant consciemment ou inconsciemment réveiller les vieilles haines pouvant conduire à la guerre (comme en Ukraine en ce moment) et à la destruction… Bien au-delà de l’anticipation et du caractère prémonitoire de l’œuvre monumentale et sombre d’Ansel Kiefer, son actualité brûlante devrait nous inciter à la vigilance et à l’union des peuples européens pour affronter le Mal et éviter que l’Histoire ne se répète…