Autour de Proust, notre bibliothèque

Publié le par kate.rene

Cette section est susceptible d'être complétée à tout moment. Les textes entre guillemets sont les quatrièmes de couverture des ouvrages cités. Dans la perspective de relire À la recherche du temps perdu à partir de mi-juillet, j'ai rassemblé tout ce que nous avions dans notre bibliothèque autour de Proust. Avec ces ouvrages, nous ne doutons pas que notre relecture sera enrichie et éclairée d'un jour nouveau.

La comtesse Greffulhe, à l'ombre des Guermantes - Laure Hillerin - Flammarion

La vraie vie de la muse de Proust

Dictionnaire amoureux de Marcel Proust - Jean-Paul et Raphaël Enthoven - Plon-Grasset

Pour donner l'eau à la bouche, voici ce qu'on trouve à l'entrée Asperge

"L'asparagus officinalis est le légume le plus assidu des menus proustiens. Sa prestance évocatrice ravit le Narrateur qui sait apprécier son "épi finement pignoché de mauve et d'azur". On le retrouve sur la table de cuisine de Combray lorsque Françoise inflige à une servante allergique le supplice de leur épluchage afin qu'elle donne au plus vite son congé. Et, tel i, monarque gastronomique, l'asperge inaugure les repas de la Raspelière ou du café Weber. Swann, Odette, Brichot, Norpois en raffolent, tandis qu'Elstir leur fait l'honneur de ses compositions. De plus, son motif, aussi phallique que gourmand, promet des attendrissements nocturnes à Marcel quand il constate que les asperges changent son "pot de chambre en un vase de parfum" - ce qui, plus tard, fraya la voie à Aragon qui, lancé sur cette piste odorante, devina que la Bérénice d'Aurélien, sortant des toilettes d'un restaurant, venait de s'en régaler. Cette métamorphose du légume en parfum, si magique aux yeux d'un être attentif à la transmutation des subtances, fit croire à certains que Proust était un adepte de l'ondinisme - ce que rien, au demeurant, ne permet d'affirmer.

Précisons également que les asperges d'Elstir sont, bien sûr, celles de Manet. Quand Swann conseille au duc de Guermantes d'acheter ce tableau (pour 300 francs), le duc se récrie : "Trois cents francs pour une botte d'asperges ! Un louis, voilà ce que ça vaut, même en primeurs !" Ce bon mot, Proust le tenait de Charles Ephrussi qui acheta son tableau à Manet - qui en voulait 800 francs. Ephrussi, finalement, donna 1000 francs à Manet. Quelques mois plus tard, le collectionneur reçut un petit tableau représentant une seule asperge avec ce mot charmant du peintre : "Il en manquait une". Cette asperge solitaire se trouve aujourd'hui au musée d'Orsay, non loin du Déjeuner sur l'herbe dont elle semble s'être échappée."

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Proust est une fiction - François Bon - Seuil

"François Bon fait parler les témoins et la volumineuse correspondance, nous renseigne sur l'époque. Relisant ses gros volumes en papier, exploitant les possibilités de recherche, notamment lexicales, offertes par le numérique, il fait affleurer des thèmes, des obsessions, exploire les techniques romanesques, prend la mesure de l'indémodable modernité de l'univers proustien. Mais il va aussi plus loin. En romancier, il se libère des réalités chronologiques pour faire dialoguer Proust et Baudelaire, dans une complicité stimulante et doublement révélatrice. Il nous rappelle aussi quelques grands lecteurs posthumes,notamment Beckett et Koltès.

En fin de compte, et à chaque ligne de ce livre, François Bon nous dit en quoi la lecture de Proust a été déterminante pour lui, et combien cette oeuvre continue de retentir dans nos vies et de les éclairer."

Le Magazine littéraire d'octobre 2013

Consacré à Cocteau, un article Cocteau * Marcel Proust signé Claude Arnaud

La revue des deux mondes d'octobre-novembre 2013

Les quatorze points du Marquis de Norpois par Charles Dantzig

La revue des deux mondes de Juin 2013

Proust vu d'Amérique

Marcel Proust - Lettres - Éditions Plon

Préface de Katherine Kolb - 1354 pages - 2004

"Cette nouvelle édition, à partir des vingt et un volumes d'origine, est une sélection qui permettra au plus grand nombre d'accéder à cette oeuvre. De plus, par rapport à l'édition de référence de Kolb, elle apporte quelques inédits, rétablit certains passages tronqués, et corrige certaines erreurs.

Le monde de Proust vu par Paul Nadar - Éditions du patrimoine

Une mine de photographies... Indispensables pour mieux connaître les modèles des personnages qui peuplent la Recherche

Lire Hors-série n° 16

Numéro consacré à Proust - À lire absolument

Meurtre chez tante Léonie - Estelle Monbrun - Viviane Hamy

Polar

Amusant : Proust et Skype dans Philo magazine 

D'après Proust - La Nouvelle Revue Française n° 603-604 mars 2013 - Sous la direction de Philippe Forest et Stéphane Audeguy - nrf

"... Pour ce numéro spéciale du centenaire, la Nouvelle Revue Française a proposé à des écrivains d'aujourd'hui, romanciers ou essayistes, conformément au voeu de l'auteur qui concevait son livre comme une sorte d'instrument d'optique à l'aide duquel chaque lecteur lirait en lui-même, de relire et de réécrire Proust à leur guise et en toute liberté, s'essayant à l'art du pastiche ou à celui du commentaire, se rappelant les "journées de lecture" parfois lointaines où ils découvrirent ces Mille et une nuits modernes, glaissant aussi dans le vieux monument foisonnant du livre, avec ses brouillons, ses variantes, leurs propres "paperoles" et accrochant ainsi à telle phrase, à telle scène du roman une parole au présent"

Avec Marcel Proust - Benoist-Méchin - Albin Michel

"... Ce fut à la demande de l'écrivain allemand Ernst Robert Curtius, lui aussi admirateur de Proust, que Benoist-Méchin écrivit à l'auteur des Jeunes filles en fleurs pour lui demander d'autoriser une traduction, au moins partielle, de ses livres en allemand. Une visite s'ensuivit, extraordinaire rencontre que fit le jeune homme de l'écrivain allongé dans un salon privé du Ritz, auquel une lampe rose donnait l'aspect d'une grotte marine.

Et Marcel Proust, au cours de cet entretien, non seulement accepta qu'on effectuât la traduction, non seulement posa mille questions à son interlocuteur ébloui, mais suggéra à celui-ci d'écrire un essai sur La Musique du Temps perdu...

Ce que fit Benoist-Méchin l'année suivante - d'abord avec incertitude et angoisse, pour finir avec une étonnante maîtrise..."

 

Le lac inconnu, Entre Proust et Freud - Jean-Yves Tadié - nrf - Gallimard

"On trouvera ici un inventaire des sujets que Proust et Freud ont traités, si nombreux qu'on ne les a sans doute pas abordés tous. Les deux hommes, s'ils s'étaient rencontrés, auraient eu tant de choses à dire ! Dans un genre longtemps illustre, on rêve d'un dialogue des morts. Chaque thème découlant du précédent, en partant du rêve et jusqu'à la mort, nous avons espéré éclairer l'un par l'autre, comme si les discours alternés se fondaient en un propos unique : il faut être deux pour parvenir à la vérité. Ce que j'ai cherché, c'est à comparer deux intelligences, deux attitudes, deux comportements face aux hommes et au monde, face à soi aussi. Comme si, des deux termes de la comparaison, des deux pôles de la métaphore, pouvaient, je l'espère, jaillir une étincelle, une idée, une impression poétique. Ainsi se souviendra-t-on toujours de l'un quand l'autre parle." J.-Y. T.

 

Marcel Proust - Jean-Yves Tadié - Biographies - nrf - Gallimard

 

Les Cahiers Marcel Proust - I - Hommage à Marcel Proust avec un portrait et des textes inédits de Marcel Proust - nrf - Gallimard - 1927

 

Proust contre la déchéance - Conférences au camp de Griazowietz - Joseph Czapski - Les éditions Noir sur Blanc

"Cet essai  sur Proust fut dicté l'hiver 1940-1941 dans un froid réfectoire de notre camp de prisonniers à Griazowietz, en URSS. Le manque de précision, le subjectivisme de ces pages s'explique en partie par le fait que je ne possédais aucune, aucun livre concernant mon thème. Ce n'est pas un essai littéraire dans le vrai sens du mot, plutôt des souvenirs sur une oeuvre à laquelle je devais beaucoup et que je n'étais pas sûr de revoir encore dans ma vie..."

 

Proust, À la recherche du temps perdu - Hors série Philosophie Magazine décembre 2012

Indispensable à tous les fous de Proust. Une amusante reconstitution de la chronologie de Darriulat

 

Marcel Proust, l'arche et la colombe - Texte de Mireille Naturel - Michel Lafon

 

Présenté par Patricia Mante-Proust, la nièce de Marcel. Gros livre sorti à l'occasion du 90e anniversaire de Proust.

Photographies, documents. On y trouve même le carnet scolaire de 5e D, 1882/83

 

Lorenza Foschini - Le manteau de Proust - La table ronde ***

Traduit de l'italien

Des détails sur les relations entre Marcel et son frère. Les objets et archives sauvés de la destruction par Jacques Guérin, le parfumeur de la maison d'Orsay. Étonnant et passionnant.

 

Correspondance

 

Livre exhumé d'un fatras de la librairie vénitienne l'Acqua Alta.

Échange de lettres entre Marcel Proust et sa mère. Elle l'appelle "Mon petit loup" et signe J.P. !! Les lettres sont écrites en style télégraphique. Le style de Marcel est incertain. C'est touchant mais souvent futile.

 

George D. Painter - Marcel Proust - Texto (indispensable) ***

"Comment est né À la recherche du temps perdu ? L'ampleur de ce roman-univers, la vie déroutante de complexité de Marcel Proust, son opposition virulente à l'élucidation des oeuvres par les données biographiques de leurs auteurs imposent à George D. Painter un défi ambitieux. S'attelant à cette tâche herculéenne, il livre un classique absolu de l'histoire littéraire. De la lumière des salons du Tout-Paris à l'obscurité de la chambre capitonnée, les amours, les névroses, les passions de l'écrivain sont dévoilées. Un cheminement biographique minutieux, serti d'anecdotes détaillées, qui est celui de la Recherche même.

"Un chef-d'oeuvre avec un je-ne-sais-quoi de thé au jasmin accompagné d'un prsque rien de madeleine, qui lui fait rejoindre son modèle." Pierre Assouline"

 

Ramon Fernandez - Proust - Les Cahiers Rouges Grasset ***

"En 1943, Proust n'était pas encore mis à la place qu'il occupe aujourd'hui. Dans un temps où l'art moderne était dénoncé par les nazis comme un symptôme de la décadence, il fallait un courage certain pour publier, en pleine occupation allemande de Paris, un livre à la gloire de celui qui était accusé d'en être un des initiateurs. L'originalité de l'étude de Ramon Fernandez, par rapport à toutes celles qui l'ont précédée et toutes celles qui l'ont suivie, c'est que, au lieu de se perdre dans le génial fouillis de Proust, il trace des routes et établit la cartographie intellectuelle et sentimentale de l'auteur d'À la recherche du temps perdu." (4ème de couverture)

 

Jean-Yves Tadié - De Proust à Dumas - Gallimard collection blanche ***

"Spécialiste reconnu de Proust, mais aussi admirateur passionné d'Alexandre Dumas et de Jules Verne, amateur de musique en général et d'opéra en particulier, cinéphile de longue date, grand lecteur, grand voyageur. Jean-Yves Tadié n'a cessé d'écrire depuis ses vingt ans. Cet ensemble constitue une véritable autobiographie intellectuelle d'un homme curieux de tout, qui réussit à concilier en sa personne et sous sa plume ces trois figures souvent adverses que sont l'universitaire, l'écrivain et le critique. On lira ici des études sur Dumas et Proust, qui se complètent et se ressemblent par l'attrait des grandes sagas, du romanesque et du temps. D'autres essais s'interrogent sur les rapports entre littérature et musique. D'autres enfin n'ont pour but que de montrer l'évolution des goûts de l'auteur, pour qui la critique est moins une science qu'un art, de 1960 à nos jours."

 

Pierre Assouline - Autodictionnaire Proust - Omnibus ***

"On pourrait croire que tout a déjà été écrit sur Marcel Proust. Tout sauf cette autobiographie particulière qu'est l'Autodictionnaire Proust. Tous les extraits, puisés dans la Recherche et surtout dans ses articles, ses essais et son abondante correspondance, sont de sa main... Toutes les entrées, qu'elles soient attendues, espérées ou surprenantes, sont de Pierre Assouline, ainsi qu'un important avant-propos riche en informations sur les proustiens et la proustologie...

""Si l'on veut comprendre autrement comment Proust s'y est pris, il faut le saisir par le biais du discontinu, briser les reins à la chronologie, ranger ses angoisses et ses rêves par ordre alphabétique. C'est une autre manière de lui être fidèle. Car si la biographie laissait paraître l'homme nu derrière le voile de ses paroles, l'Autodictionnaire expose son squelette. Plus de faux-semblants, plus d'échappatoires, plus de procédés. Le squelette, c'est ce qui reste quand on a éliminé toute littérature dans le mauvais sens du terme - car il en existe un."" Pierre Assouline"

 

Alain de Botton - Comment Proust peut changer votre vie- J'ai lu

"Alain de Botton nous le certifie : Proust peut changer notre vie. En neuf chapitres savoureux, l'auteur nous entraîne dans la vie, la correspondance et l'oeuvre de l'écrivain pour en extraire de formidables leçons de vie. Une façon audacieuse et érudite de relire celui qui avait toujours froid, qui passa quatorze années au fond d'un lit à écrire À la recherche du temps perdu et qui avait peur des souris plus que des bombes. Car lire Proust, c'est "regarder notre monde à nous avec ses yeux à lui, et non pas son monde à lui avec nos yeux à nous."

 

Michel Schneider - Maman à Folio

"Entre maman et son petit Marcel se consommait l'insignifiance légère du langage. Par sa lecture, la mère devenait la loi intérieure, dépliant les mots comme des étoffes, chantant les noms si beaux et nus des personnages de roman, ouvrant des phrases pareilles à des chambres. Puis, un jour, elle mourut. Il écrivit. Pour elle : si quelqu'un était bien son genre, et valait la peine de lui dédier sa vie entière comme à son plus grand amour, c'était bien maman. Contre elle : s'il n'avait pu, à force de travail, de haine et de désir, s'en détacher, Marcel ne serait jamais devenu Proust. Il serait resté "le petit loup" qui montre ses petits papiers à sa petite maman, pour lui dire : "reviens". La Recherche est une longue lettre adressé par Marcel à maman pour lui dire que, finalement, elle n'était pas son genre."

 

Le magazine littéraire - Le siècle de Proust de la Belle Époque à l'an 2000 - Hors série n°2, 4° trimestre 2000

 

Le Magazine Littéraire - Proust Retrouvé - N° 496, avril 2010

 

Bibliothèque Nationale - Marcel Proust - Catalogue de l'exposition à Paris 1965

 

Gérard Macé - Le manteau de Fortuny - Le Chemin - nrf Gallimard

""Les travaux de la fée, que j'ai toujours vue baguée d'un dé à coudre : faire passer le manteau de la mémoire à travers le chas d'une aiguille."

Depuis des semaines et des mois je tournais et retournais, dans mon esprit obnubilé par la lecture de Proust, ces quelques mots volés je ne sais où, puis tombés dans la poussière de la prose, quand le nom de Fortuny lu par hasard dans un dépliant sur Venise me rappela le fantôme d'Albertine, le manteau de la fugitive, et le voyage sans cesse remis du narrateur dans la Recherche du temps perdu. Deux fois déjà j'étais allé à Venise, mais san rien voir ou presque, et sans autre souvenir que ceux qu'on trouve partout dans les livres. Et dans la Recherche elle-même le séjour du narrateur était curieusement resté lettre morte. Cette fois, par un effet de mimétisme auquel n'échappent guère les lecteurs de Proust (ils n'échappent pas davantage à l'hypnose et à la soumission), j'étais sûr que le nom de Fortuny serait un sésame, et que le "fils génial de Venise" m'aiderait à m'orienter dans le dédale de la ville et les souvenirs de lecture. J'ai donc suivi ce fil arraché au manteau d'Albertine, qui se retrouve aussi dans le vêtement de Peau d'Âne, le costume d'Esther et les voiles de Shéhérazade..."

 

Mario Fortuny Venise- Catalogue de l'exposition au Musée historique des tissus de Lyon en 1980

 

Le complément indispensable à ces deux derniers ouvrages est bien évidemment une visite au musée de l'Accademia de Venise pour voir le cycle de Sainte Ursule par Carpaccio. Une visite au Palazzo Fortuny également pour voir les robes qui ont, peut-être, habillé Albertine et la duchesse de Guermantes.

 

 

Publié dans MARCEL PROUST

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