Elle s’la pète grave

Publié le par kate.rene

 

smiley.pngÀ la lecture de Balzac, nous avons constaté à quel point le langage évolue. Le grand auteur était souvent nostalgique des mots et expressions du passé. Il a également largement contribué à faire évoluer la langue. Il faudrait un dictionnaire entier pour recenser les néologismes balzaciens. Nombre d’entre eux n’ont eu aucun avenir et la seule occurrence de ces mots ne se trouve que dans ses œuvres. Sa grammaire est tout aussi inventive "c'est des choses..."

Eh oui, la langue évolue. Voici quelques exemples…


 

Se la péter

Avoir un sentiment de supériorité. Cette expression est plus souvent utilisée au féminin. Souvent assortie de « grave ».

Grave

L’adjectif grave est devenu adverbe. À ce titre, il est invariable. Il s’emploie toujours en fin de phrase (à deux exceptions près que nous examinerons plus loin). Utilisé dans de nombreux cas de figure, il est employé plusieurs fois par jour par les adolescents, les plus jeunes et parfois les moins jeunes. C’est le nouveau superlatif. Il remplace en moins lourd la désinence « issime » que les générations précédentes ajoutaient aux adjectifs. On disait « excellentissime ». Maintenant on dit « génial grave ».

Trop

Autre superlatif, souvent doublé, qui remplace en plus fort, l’ancien « très », devenu un peu tiède de nos jours.

« - C’était bien ta teuf ?

- Trop trop bien » (ou mieux : « grave trop trop bien ». dans cet exemple, le grave s’utilise en début de phrase)

Genre

« Elle s’la pète grave, genre », ce qui signifie : « pour te dire ce que je pense, elle se croit vraiment très supérieure ». C’est le second cas de figure où grave n’est pas en toute fin de phrase.

Tu veux une médaille ?

Autrement dit :

« Crois-tu vraiment que cette chose insignifiante que tu as faite mérite des félicitations ? »

L’interlocuteur peut alors répondre : « Grave », auquel cas « grave » signifie que « oui, je le pense très fort »

MDR

Au début du siècle dernier, l’on aurait dit « Ce que vous me dites me remplit d’allégresse ». Aujourd’hui, ces trois lettres « mdr » suffisent. Il faut noter cependant que leur usage n’est qu’écrit. Si l’on doit exprimer le même sentiment à l’oral, il faudra dire « mort de rire » (expression invariable). Ce vocable peut avoir aussi un sens péjoratif et exprimer le mépris pour ce que vient de dire l’interlocuteur ou un tiers absent. Dans ce cas, on peut l’interpréter ainsi : « je me gausse de ce que vous venez de dire (de ce qu’il vient de dire) ».

Le nouveau verlan

Nombre de nouveaux vocables viennent également des jeunes des cités et ont été propagés par le rap ou autre genre musical actuel. C’est ainsi que le verlan moderne et les termes (reum, keum, zicmu, teuf, etc.) sont utilisés fréquemment par les jeunes de tous bords.

SMS (short message system)

Espèce de missive échangée par téléphone portable. Cette nouvelle forme d’écriture a engendré un nouveau vocabulaire qu’il serait trop long d’aborder ici. Pour les adultes ayant comme moi dépassé un certain âge, ce langage est presque toujours incompréhensible. Ponctué d’abréviations, de smileys ;-) et de langage phonétique, il est destiné à dire le plus rapidement possible le plus grand nombre de choses possibles. Il s’en échange des millions par jour. La littérature y a perdu beaucoup et l’on peut regretter le temps où l’on guettait l’arrivée du facteur et où la lettre pouvait se lire et se relire… Mais le temps presse aujourd’hui. À tout’ Zoub.

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<br /> yo<br />
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