Les Rencontres Musicales de Vézelay 2010

L'événement musical de l'année est pour nous ce festival qui est né il y a 11 ans. Nous n'y participons que depuis l'an dernier. 

Après avoir échappé de peu à un incendie causé par EDF - la maison avait déjà survécu à l'incendie de la basilique en juillet 1120 - nous avons plongé en immersion profonde dans les choeurs des prestigieux ensembles de musique sacrée. 

Jeudi après-midi dans la grandiose Abbatiale d'Avallon, Capella Alchemica avec les choeurs d'Arsys Bourgogne sous la direction de Luca Guglielmi. Messe, motets et litanies à la vierge de Claudio Monteverdi. Quand on sait que Monteverdi fut maître de chapelle à la Basilique Saint-Marc de Venise pendant trente ans de sa vie et que son tombeau se trouve à l'église des Frari (nous l'avons vu plusieurs fois), ce concert revêtait pour nous une couleur particulière... À la sortie du concert, nous avons failli nous laisser tenter par un gros poisson en fil de fer rouillé, mais nous avons résisté.

Petit concert sur la Place des Rencontres, un groupe africain qui bougeait bien et dégustation de vins locaux.

Jeudi soir, sous la férule énergique de Laurence Equilbey, les choeurs d'Accentus, bien qu'ayant un peu endormi René, ont chanté a capella Bruckner, Brahms et Rachmaninoff avec une rare maîtrise des nuances et de l'ensemble. Grand.

Vendredi, barbecue dans le jardin d'où nous avons vu faire les photos officielles des chanteurs d'Arsys Bourgogne. À 16 heures, dans la magnifique petite église de Saint-Père, à deux pas de notre cantine, Vox Luminis (10 chanteurs, un orgue, une viole de gambe et un théorbe) nous avons ouï le Te Deum de Scarlatti, Jephté de Carissimi (sombre histoire de Jephté qui échange avec Dieu la promesse d'une victoire sur les égyptiens contre le sacrifice de la première personne qui sortira de sa maison au retour de la bataille. Il se trouve que cette personne sera sa fille ...). Enfin le Stabat Mater de Scarlatti qui fut interprété avec une émotion toute particulière : la grand mère d'une des sopranos avait été enterrée le matin même et cette oeuvre lui était dédiée.

Pour nous remettre de toutes ces émotions, le maire et le directeur d'Arsys Bourgogne nous ont convié dans le jardin du presbytère pour déguster un vin bio, cépage melon (très vieux cépage remis au goût du jour) et un excellent rouge cuvée "Grand Ordinaire" de notre ami Jean Monthanet. Enfin sortis des embouteillages de St-Père (eh oui !), nous sommes rentrés au frais dans notre maison. 

Le concert du soir s'annonçait grandiose : la Messe en Si de Bach. Tous les médias étaient présents et des moyens énormes avaient été mis en oeuvre par Mezzo. Caméras gigantesques, luma, photographes, régie. Moi, j'ai aimé, René un peu moins. Il a trouvé les choeurs un peu "mous du genou". Entracte au Crémant de Bourgogne sur les marches où un choucas en a profité pour me lâcher une crotte qui a atterri sur ma main. Un peu plus tard, à l'intérieur de la basilique, c'est une chauve-souris qui s'est oubliée sur mon programme. Aucun respect.

Ce samedi matin, René s'est levé très tôt et attiré par la vue d'une montgolfière qui le narguait à travers la fenêtre il est sorti pour faire des photos. Vers 11 heures, quand René est remonté "de faire les commissions", en arrivant devant la basilique, il a entendu quelques phrases musicales de Brahms, le CD qui passait sur notre platine. Il a d'abord pensé que le son portait bien. En réfléchissant, il s'est dit que ce n'était pas possible. La musique s'échappait en fait du narthex de la basilique. C'était la répétition du Requiem Allemand qui est donné ce soir. Peu de monde à l'intérieur. J'ai donc pu faire toutes les photos que j'ai voulu en montant même sur l'estrade...  rencontres musicales vézelay -2010

Nouveau pique-nique dans le jardin. René a tout cuisiné : tomates cerises à l'ail, aubergine grillée et entrecôte au barbecue, le tout arrosé d'un petit Irancy de derrière les fagots.

16 heures à l'église d'Asquins, musiques de Marc-Antoine Charpentier entrecoupées d'un texte de Bossuet déclamé par un comédien qui n'a pas fait chez nous l'unanimité : René a détesté, j'ai adoré. Le ton emphatique du comédien qui énervait René semblait refléter assez bien pour moi les sermons solennels de Bossuet. Le tout était dédié à l'Amour de Marie-Madeleine pour le Christ. On en a appris de belles !!

Nous en sommes là. Tout à l'heure, apéritif chez Maryse avant d'entamer le clou du festival : le Requiem. Nous l'avons écouté toute la journée sur CD pour nous mettre dans le bain.

En prime, un personnage vézelien incontournable (c'est lui qui empêche les voitures de monter et il vaut mieux l'avoir dans sa poche) : Napoléon

Le temps est exceptionnel, le vin est bon, la musique est sacrée...