Sienne - la Pinacoteca nazionale
Nous avons découvert à Sienne un musée extraordinaire : la Pinacoteca nazionale, grâce aux recommandations du guide du Routard. Malheureusement, pas d'audioguide, pas de catalogue, pas de bookstore. En recherchant des renseignements chez M. Google, je suis tombée sur un forum anglophone où les participants s'indignaient de cet état de fait : "la Pinacoteca de Sienne mérite 5 étoiles, mais son conservateur, aucune. Shame, shame, shame !!!".
Pour les amateurs, je vais reprendre en partie le texte du Routard en l'illustrant de photographies volées avec l'iPhone malgré les interdictions de photographier, répétées tout au long du parcours, et sous les yeux de gardiennes indifférentes et occupées à tout autre chose.
Il faut commencer par le troisième étage qui regroupe la collection Spannocchi, peintures vénitiennes et nord européennes, surtout du XVIe siècle, avec un Dürer et une Nativité de Lorenzo Lotto qui présente une particularité unique : le petit Jésus a encore son cordon ombilical...
Magnifique scène de bataille de Pietro Snayers (XVIIe) "Battaglia dell'esercito olandese" où chaque détail est traité comme une miniature.
Un Saint François et sa vanité... de Bernardo Strozzi dit "Il Cappaccino" (XVIIe)
Ensuite, la visite des primitifs commence par le deuxième étage, le parcours est numéroté. L'essentiel est siennois.
Les points forts notés par le guide du Routard sont les suivants :
Salle 1, Vierge à l'Enfant de Duccio
Salle 2, Saint Pierre de Guido di Graziano et surtout les petites scènes qui se trouvent autour du tableau
De nombreuses peintures sont composées en effet d'un thème central puis, comme une bande dessinée, sont entourées de petites représentations souvent plus passionnantes que le thème principal. Il ne faut pas hésiter à passer un peu de temps sur ces scènes.
Salle 3, que des chefs-d'oeuvre de Duccio (fin XIIIe-début XIVe), grand christ en croix de Niccolo di Segna,
Une Madone de la miséricorde de Simone Martini, protégeant sous son manteau tout un petit peuple...
Salle 4, Christ en croix avec Saint François d'Ugolino di Nerio, à gauche en entrant, petite Madone des Franciscains de Duccio.
Salle 5, Vierge à l'Enfant de Simone Martini.
Sur le tableau suivant de Simone Martini "Il Beato Agostino Novello e quattro suoi miracoli" où l'on voit Saint Augustin, tel Superman voler au secours d'un enfant mordu par un chien, d'un enfant tombé d'une altana, d'un cavalier tombé dans un ravin et le fils de Margherita et de Minguccio Paganelli tombé du berceau... Il n'a pas de combinaison bleue et rouge avec un S mais une soutane et un livre rouge. Mais il arrive toujours en volant !
Salle 6, Couronnement de la Vierge de Bartolo di Fredi
Salle 7, tout est à voir, notamment l'Annonciation d'Ambrogio, le retable des Carmes de Pietro.
Ci-dessous quelques saynètes dont je vous ai parlé, ici de Pietro Lorenzetti (retable des carmes). Admirez les détails de la couverture, du traversin, du tapis et surtout du torchon rayé suspendu...
Ci-dessous une Vierge à l'enfant de Niccolo di Ser Sozzo et Luca di Tomme (XIVe) et à droite, une descente de croix où l'on voit notre héroïne fétiche, Marie-Madeleine (Ambrogio Lorenzetti).
Ci-dessus, quelques scènes de sadisme moyennâgeux...
Et là, il est pas mignon, le Jésus de Francesco di Valdambrino (début XVe) ?
Salle 11, salle Taddeo di Bartolo, un peu répétitif et moins puissant que ses prédécesseurs.
Salle 12, salle Giovanni di Paolo, petite vierge à l'enfant dans son jardin fleuri.
Salle 13, superbe Vierge à l'Enfant de Domenico di Bartolo
Salle 14, XVe siècle siennois, Vierge à l'enfant de Nerrocio di Bartoloméo Landi, de Francesco di Giorgio Martini
de Matteo di Giovanni.
Salle 16 et 17, Sano di Pietro, Vierge au ciel en habit blanc et or entourée d'anges.
Salle 19, Couronnement de la Vierge de Francesco di Giorgio Martini, Vierge à l'Enfant sur le trône de Vecchietta.
Ci-dessous, un "mariage mystique", je pense, où le Christ passe l'anneau à Sainte Catherine de Sienne (voir énigmes)
Premier étage :
Peintures du XVe (salle 23) avec une belle adoration des Mages de Pinturrichio et deux tableau x de Bernardino Fungai.
Salle 26, sculpture seinnoise
Salles 27 et 29, Trinité et Sainte Catherine recevant les stigmates de Beccafumi
Ci-dessous, Sainte Catherine de Sienne recevant les stigmates (!!!) de Domenico di Pace dit "il Beccafumi", début XVIe
Salle 30, les extraordinaires cartons préparatoires pour le pavement du Duomo, pavement malheureusement invisible pour les visiteurs car recouverts pour éviter l'usure des milliers de touristes à chaussures cloutées !
Puis quelques oeuvres essentiellement siennoises des XVIe et XVIIe siècles dans les salles 31 à 36.
Le Routard nous a bien aidés. Je ne suis pas d'accord lorsqu'il dit que la scènographie du musée est "poussiéreuse". C'est bien présenté, accessible (on peut toucher). C'est le manque d'informations, de catalogue qui est à déplorer. On peut rester quatre heures à arpenter ces trois étages à explorer les détails et la richesse de cette peinture. C'est une période que nous connaissions à peine et c'est LE musée où la découvrir.