Vacances vézeliennes, ponts, fouilles et lectures
Par grand soleil, dont nous avons eu raison de profiter... nous avons déjeuné au restaurant Les Deux-Ponts. C'était délicieux. Entraînés par Maryse, nous sommes descendus jusqu'à la Cure pour admirer les fameux ponts que nous n'avions vu jusqu'alors que du haut. C'est un but de promenade magnifique pour les canoteurs, pique-niqueurs et randonneurs.
Il y a en fait trois ponts à Pierre-Perthuis, l'un, le plus modeste, nommé pont du Vearnais sur le ruisseau de Bazoche, a été reconstruit en 1851 sur l'emplacement d'un plus ancien qui se trouvait sur la Via Agrippa, et les deux ponts presque contigüs sur la Cure.
Le
"petit pont" en dos d'âne d'une largeur de 4 mètres dont la chaussée est entièrement empierrée est romain, sa hauteur est de 4.45 m et la portée de l'arc de 19 m 60. Il a été restauré en
1925.
Le "grand pont" ou viaduc est vraiment spectaculaire et date de 1874. Sa construction initiale a débuté en 1872, mais suite à un évènement météorologique, il fut détruit et la reconstruction
s'est achevée en 1874. Son arche unique s’élève à 33 mètres, il permet le passage de la route et désenclave ainsi Pierre-perthuis.
À Vézelay même, la campagne de fouilles dont le chantier s'est ouvert il y a deux mois est terminée.
Nous avons malheureusement manqué la conférence de Christian Sapin, l'archéologue qui a chapeauté les fouilles. Il s'agit de retrouver l'ancien cloître. Cette première campagne (une seconde doit s'ouvrir en 2013) a livré quelques clefs. On supposait que la crypte de la basilique était carolingienne. Les vestiges retrouvés sembleraient prouver qu'elle serait plutôt d'époque romane. La population des moines avaient été estimée à 800 âmes. En fait, ils n'auraient été qu'une centaine. Mardi, les fouilles ont été recouvertes en grande partie de sable, mais j'ai pris quelques photographies avant ! (voir au bas de l'article).
Article de l'Yonne Républicaine du 1er juin :
"A Vézelay, sous une grande tente blanche dressée au chevet de la basilique, une quinzaine de personnes s'affaire. Ca époussette, ça tamise, ça brosse sur ce chantier archéologique, qui a commencé le 7 mai et qui durera jusqu'au 6 juillet. « L’objectif de ces fouilles est de mieux connaître le cloître qui existait à cet endroit et qui date des XIIe et XIIIe siècles. Et peut-être même remonter aux origines carolingiennes de l’implantation monastique, en 830 », explique Christian Sapin, directeur de recherche au CNRS et directeur du centre d’études médiévales à Auxerre, qui dirige les fouilles. Et le chantier a déjà permis de se faire une belle idée de ce qui a pu exister à Vézelay avant les travaux de Viollet-le-Duc. Une partie du cloître a permis de mettre à jour du carrelage et une banquette, ainsi que d'exhumer le cellier."
Jeudi soir, nous sommes allés à l'abbaye de Reigny (un peu avant Vermenton) pour écouter Jean-Pierre Marielle lire un texte d'Henri Cueco et Karel Capek, "Dialogue avec mon jardinier", entrecoupé de pièces d'Erik Satie, de Claude Debussy et Takashi Yoshimatsu, jouées au piano par Pascal Rogé. Desservi par une sonorisation catastrophique, Marielle n'a pas donné tout ce qu'il aurait pu. Dommage car le texte est superbe.
Notre "chez nous" nous a consolés du temps incertain. Nous avons commencé Tolkien et le roman d'un certain Janos Szekely, "L'enfant du Danube", roman autobiographique de cet écrivain hongrois, né en 1901, émigré aux États-Unis où il écrivit sous le pseudonyme de John Pen. Son livre fut interdit en Hongrie dans les années 50. Il est mort en 1958 sans avoir pu revoir sa patrie. On le qualifie de "dickensien".