Venise 2012, voyage d'automne - 1
C'était un cadeau d'anniversaire, comme si des prétextes quelconques devaient justifier cette envie sans cesse renouvellée d'y retourner. Un soleil voilé nous accueilli à notre descente d'avion.
Par un souci "d'économie", nous voulions bouder le motoscafo et nous prîmes l'Alilaguna. Je ne sais pas si nous recommencerons, car il faut plus de temps pour aller de l'aéroport à San Zaccaria
que pour faire Paris Venise en avion. Le soleil tombait déjà à l'horizon quand nous approchâmes de la Riva dei Schiavoni. La brume d'octobre atténuait les contrastes, rendant l'ambiance du lieu
encore plus envoûtante. Les ombres de San Giorgio Maggiore et de la Salute au loin nous confirmèrent que nous étions arrivés.
Le lendemain dimanche, comme veut notre petite tradition, aller à la messe du matin à Saint Marc, s'assoir dans la nef et laisser son regard parcourir les murs et les coupoles complètement,
entièrement, gavement recouverts de mosaïques sur des fonds d'or. Images pieuses et icônes de style byzantin. Tout ici rappelle le saint d'empire d'orient. Puis retour à la casa par un
dédale de calle pour rejoindre le Campo Santa Maria Formosa, et la calle de la Ruga Giuffa où une petite épicerie tenue par un vieux monsieur est ouverte même le dimanche pour acheter un peu de
pain. Après quelques pâtes dominicales, nous avons bravé la foule sur la piazza pour entrer au musée Correr. Une fantastique exposition temporaire sur Francesco Guardi y était proposée. Plus
émouvante que celle de Canalletto à Paris il y a quelques semaines. Une centaine d'oeuvres étaient exposées dans les salles dont les fenêtres donnent sur la piazza, juste en face de san Marco ou
sur le grand canal, nous laissant comparer le décor et sa traduction picturale par ce grand peintre du XVIIIeme siècle. Très peu de monde dans les salles heureusement, magnifiques oeuvres,
dessins, esquisses, peintures, etc, en bref impressionnant.
Le Rialto et la riva del Carbon. Le campanile est celui de San Bartolomio.
Rien n'a changé de nos jours... ou presque :
Sur ce détail, on remarque à droite la signature : les initiales F.G. pour Francesco Guardi. À gauche, l'église des Gesuati sur les Zatterre.
Depuis, le rio a été comblé : c'est maintenant un rio terra :
Le pape Pie VI bénit la foule devant Zanipolo. L'estrade doit être un élément provisoire car nous ne l'avons retrouvé nulle part
Ombres improbables sur la place...
À gauche, la Salute et devant, la riva dei Schiavoni
À l'entrée de l'exposition, un grand tableau de Giuseppe Bertini, 1825-1898 (détail en-dessous) représente Guardi en train de vendre ses petits tableaux sur la place Saint Marc
La reproduction ci-dessous n'est pas fidèle... mais le tableau est complet. Il mesure 104 x 223 cm