Venise les 4, 5 et 6
Dimanche 4
René part aux aurores pour la messe à San Marco. Il aime ça. Je le lui laisse. Je me réveille avec un œil à moitié fermé. Un moustique a eu raison de mon esthétique…
Départ tardif après brunch
Sous le bras, les itinéraires de Corto Maltese
Choix du jour : porte de l’amour
Au podomètre en fin de journée : 7, 63 km
Départ Ponte di Rialto
Arrivée au Campo san Basegio
Nos vieilles notions de chrétien nous laissaient espérer des églises ouvertes. Grave erreur ! Seules quelques-unes des grandes églises furent accessibles. Et nous avions omis de lire l’avertissement de Corto : « évitez de suivre cet itinéraire le dimanche »
Au bas du pont
du Rialto, le palazzo dei Camerlenghi et ses sculptures de chapiteaux (ci-contre, la dame ailée qui se met le feu entre les jambes car on a réussi à reconstruire le Rialto en pierre).
L’église San Giacomo et sa collection d’instruments de musique. C’est paraît-il la plus vieille église de Venise. En face, la statue du Gobbo dont nous avons déjà parlé lors d’un précédent voyage. Le carampane, le ponte delle tette dont nous avions fait la connaissance grâce à M. Jonglez. L’église San Rocco et ses Tintoret, les Frari pour la ennième fois pour revoir l’assomption de Titien, les Vivarini, la plus belle madone de Bellini, la tombe de Claudio, les tombeaux de Canova et de Titien, etc. rien de bien nouveau en somme mais un émerveillement sans lassitude.
La récompense au bout du voyage : une glace chez Nico en attendant le n°2 à la station Zattere pour rentrer chez nous.
Lundi 5 et mardi 6
San Zaccharia puis tout un itinéraire autour de la Fenice
Le Cannaregio. Orsoni et sa bibliothèque de couleurs. Éblouissement. Fabrique de rêves. Comment imaginer que toutes ces couleurs existent, toutes les nuances, tous les pigments et surtout cette texture si particulière de la tranche du verre. Nous aurions voulu pouvoir acheter ne serait-ce que le nuancier.
L’accueil est chaleureux et il n’existe pas à cet endroit la paranoïa habituelle : photos permises, toucher permis, questions permises. Nous aurions aussi voulu emporter les poubelles. J’ai mis dans ma poche quelques morceaux brillants, verts tendres, bleus vifs, jaunes éclatants, rouges sombres et un petit doré (à la feuille d’or). Orsoni est le fournisseur des mosaïstes qui ressuscitent la basilique Saint-Marc, celle de Lourdes, la Sagrada Familia de Barcelone et fournissent actuellement le matériau pour une mosaïque de la défense. La jeune femme qui nous accompagne pour la visite est charmante et parle français. Elle aime ce qu’elle fait et cela se sent. Malgré son aura mondiale, cette entreprise nichée au fond d’un campo du canareggio, campo dei Vedei semble presque « familiale ».
Après un itinéraire tortueux sur les traces du Tintoret et du Titien nous avons voulu revoir le délire marmoréen de l'église des Jesuiti. Le Martyr de Saint-Laurent du Titien était hélas en restauration et nous n'en avons vu qu'une reproduction. Les Palma le Jeune étaient en revanche bien là dans la sacristie. Le siège des Cruciferi tout près de là était toujours aussi fermé.
La Madonna dell'Orto, l'église du Tintoret est toujours aussi belle (c'est là qu'il est enterré). Ses immenses toiles exposées dans
leur milieu naturel sont à couper le souffle, en particulier le Jugement dernier et la présentation de la Vierge au Temple.