Venise, les 7 et 8 mars. Les coulisses du Redentore
Nous connaissons Bruno, éleveur d'oliviers dans les Pouilles (au niveau de l'éperon de la botte), qui vit à Venise. Samedi, il nous annonce qu'il taille les oliviers du Redentore et qu'il y va cette semaine ! J'ai fait mes yeux de biche (de vieille biche) et ce matin du 7 mars, il nous annonce que c'est pour l'après-midi et nous donne rendez-vous à 15 heures. Nous étions donc à la Giudecca à l'heure et en sa compagnie, nous nous sommes enfilés dans la petite ruelle qui longe le Redentore à gauche.
Nous avons franchi la porte et sommes entrés dans les cloîtres, les jardins, le monastère. La visite fut guidée par le frère capucin Agostino.
Nous avons presque tout vu, le réfectoire, les cuisines (21 frères vivent ici et semblent aimer bien manger... leur "piano" ferait envie à bien des cuisiniers) , les dépendances, les réserves à bois, le petit port couvert où se trouve une antique embarcation, l'une des plus vieilles de Venise nous dit Agostino, une caorlina, bateau à 6 ou 8 rameurs et enfin, l'ancienne chapelle qui se trouvait là avant que Palladio n'intervienne.
Affligé récemment d'une paralysie faciale "a frigore", Agostino m'explique qu'il avait un beau sourire mais que "Dieu donne et Dieu reprend". Il ajoute qu'il préfère quand Dieu donne... Il nous offre un "capuccino", c'est de circonstance puisque capucin se dit ainsi en italien.
Nous n'avons pas pu revoir les têtes de cire de la sacristie : elles sont en restauration.
Merci Bruno
Nous sommes partis vers San Giorgio pour voir le labyrinthe de buis depuis le campanile (5€ par personne rien que pour prendre l'ascenseur, c'est un peu cher !). Pour le prix, j'aurais aimé jouer des touches sur le clavier électrique qui commande les carillons.
C'était mon anniversaire. René voulait m'emmener déguster un fegato a la veneziana chez Martini (Lorenzo du site tramezzinimag nous en avait fortement donné envie) mais nous avions encore plus envie de rentrer dans notre chez nous corte Querini. Nous avons donc cherché une pâtisserie digne de ce nom. Nous l'avons trouvée : A la Bragora, pas loin de la place du même nom. Nous y avons bu un dernier Spritz en compagnie de deux vénitiennes typiques, manteau de fourrure et lunettes Gucci...
Le 8, dernier jour. Le motoscafo doit venir nous chercher à 13h30 sous le ponte de la Comenda. Levés tôt donc pour être à l'ouverture de l'Accademia (8h15).
Il y avait une expo temporaire de Lorenzo Lotto, nous voulions revoir le cycle de Sainte-Ursule pour les manteaux dont s'est inspiré Mariano Fortuny, les Bellini, les Véronèse, la tempesta et à cette heure matinale, nos étions seuls dans le musée.
Boulimie du dernier jour : après un café dans l'établissement qui est juste à côté, nous sommes repartis "faire" quelques églises. SM Formosa, Zanipolo, avons traîné près de la Fenice où nous devions rencontrer un collectionneur ami de notre libraire parisien, mais sans succès.
Valises. Nous étions à l'heure pour une dernière collation à l'aéroport Marco Polo qui devrait servir d'exemple aux miteux aéroports parisiens...