Week-end parisien

Publié le par kate.rene

Après un long silence, nous re-voici.

Mon homme a prévu de me faire visiter Paris...

Et comme d'habitude, j'ai dû résoudre quelques énigmes. Je m'étais contentée de réserver des entrées pour la BNF (expo autour du manuscrit de Giacomo Casanova) et pour Orsay nouvellement rafraîchi et son expo temporaire sur la beauté.

Mais René a des fourmis dans les jambes et il lui en fallait beaucoup plus. Je vous livre énigmes et réponses. Un compte-rendu viendra la semaine prochaine.

 

Première énigme

Quand Orsay était une gare, pouvait on penser qu’il ou elle abriterait un jour

ce vagin où goutte l’ombre d’un désir…. 

 

Réponse

Ça, c'est trop fort !!! Mais est-il à Orsay en ce moment ? Ce vagin qui fit scandale ? Pourrai-je apporter mon origine à moi ? L'anagramme est parfaite et je ne la connaissais pas.

Baiser mon amour. Pour le 19, ok. Comme les billets sont open tant pour la BNF que pour Orsay, on avisera.


Ce vagin où goutte l'ombre d'un désir

est la parfaite anagramme de :

Gustave Courbet, l’origine du monde

 

 

Deuxième énigme 

Son histoire colorée est la seule à se lire en boustrophédon, dans la partie basse des lancettes elle illustre le récit de la découverte par Sainte Hélène de …., mais qui est elle ?

 

Réponse

Irons-nous prier ?

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et les aventures de la mère de Constantin, cette illuminée

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Le boustrophédon est une écriture qui change de sens à chaque ligne. De gauche à droite puis de droite à gauche...

Quant à Sainte-Hélène, c'était la mère de Constantin, le premier empereur romain catholique. Elle découvrit dans des circonstances "douteuses" les morceaux de la vraie croix... La Sainte-Chapelle est riche en reliques, dont des morceaux de la vraie croix.

Troisième énigme

Cette « scène » fut réalisée en 1559 pour la chapelle de la confrérie du Saint Sacrement de l’église de San Felice à Venise où sont identifiables non seulement le visage de presque tous les commanditaires (classique), mais surtout le profil du traître…mais que fait elle ICI !!!! et qui est le peintre ?

 

Réponse

Encore prier !!  à l'église Saint-François-Xavier, dans le 7e ??

Il semblerait que des morceaux de cette toile sont attribués à Jacopo Robusti. Mais comment cette toile atterrit-elle chez la duchesse de Berry ? Puis chez la baronne du Teil qui en a fait don à notre église SFX ?

Il semblerait aussi qu'un des donateurs, tombé en disgrâce ait fait l'objet d'un repeint. Mais je ne sais pas lequel. 

Et Saint-Jean (alias MM) roupille. Il a abusé du sang du christ sous sa forme alcoolisée ?

Quand à Judas, il ne lui manque que la calotte et c'est... le Turquetto !

Baisers d'amour


 Jacopo Robusti, dit le Tintoret serait le peintre de cette cène.

tintoret-cene.jpg

 

Quatrième énigme

Devant son iconostase, la russe était trop belle….sacré PR

 

Réponse

Ça pourrait être celle-ci :

Si la façade de l'église russe de la rue Daru est familière aux parisiens, son histoire est assez méconnue de ceux-ci, en dehors de la communauté orthodoxe.

Tout d'abord, cette église est une cathédrale, le siège de l'archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale. A partir de 1931, et après plusieurs hésitations (et plusieurs excommunications...), elle fut placée sous la juridiction de Constantinople (devenue Istanboul aujourd'hui). 

L'église est dédiée à St Alexandre Nevski, grand duc de Novgorod (1219-1263), un des grands héros nationaux russes, qui fut canonisé pour avoir sauvé la Russie en battant les Suédois en 1240 près du fleuve Neva (voir le beau film d'Eisenstein à ce sujet), puis en sauvant à nouveau son pays en 1242 à la fois des Suédois, des Lithuaniens, des Chevaliers Teutoniques et des Mongols.

Cette église a été inaugurée le 12 septembre 1861, elle fut construite grâce à l'initiative du père Joseph Vassiliev, aumônier à l'ambassade de Russie. Celui-ci souhaitait doter Paris d'une église orthodoxe digne de ce nom. Des fonds venus de Russie (le tsar Alexandre II contribua lui-même à hauteur de 150 000 francs or), de toute la communauté russe d'Europe et l'action de deux architectes du tsar (Kouzmine pour les plans et Strohm pour la réalisation sur place) ont contribué au succès de ce projet. Cette église est toujours la plus grande église orthodoxe de Paris.

Curieusement, l'église abrite deux paroisses. Chaque dimanche, il y a donc deux messes dans l'église. L'une en français à Sainte Trinité (église basse ou la crypte), l'autre en slavon à St Alexandre Nevski (l'église haute) .

Le style de cette église est selon l'expression même du père Vassiliev "byzantino moscovite". Le plan en croix grecque et la mosaïque du fronton sont d'inspiration byzantine, mais les 5 bulbes dorés qui s'élèvent, surmontés de croix orthodoxes à huit branches, sont de style moscovite. Encore faut-il se méfier de ces étiquettes "style ceci ou style cela...", quand on sait que plusieurs cathédrales du kremlin à Moscou ont été construites par des architectes vénitiens... 

Les 5 bulbes symbolisent le Christ accompagné des 4 évangélistes, ils sont dorés pour évoquer la flamme des cierges qui s'élèvent vers le ciel.

Après la révolution de 1917, de nombreux  russes sont venus se réfugier à Paris. La cathédrale Alexandre Nevski ne fut alors plus seulement considérée comme un lieu de culte : elle devint de fait un lieu de rencontres régulières pour une communauté dispersée et un lieu de nostalgie pour une patrie perdue.

D'autres événements importants se sont déroulés dans cette église : le 12 juillet 1918, Pablo Picasso y a épousé la danseuse russe Olga Koklova. Les témoins étaient Jean Cocteau, Max Jacob et Guillaume Apollinaire.  

Plusieurs grands artistes russes (dont certains ne pouvaient retourner en Russie) ont eu leurs obsèques célébrées ici : l'écrivain Ivan Tourgueniev en 1883, le musicien Féodor Chaliapine en 1938, le peintre Wassily Kandinsky en 1944, l'écrivain poète et prosateur Ivan Bounine en 1953, le cinéaste Andreï Tarkovski en 1987 ainsi que l'écrivain Victor Nekrassov. 

Cette église et la présence ancienne de la communauté russe dans les rues adjacentes confèrent à ce lieu un charme discret qui contribue au plaisir des promenades parisiennes en dehors des sentiers battus. 

Mais PR, Ce n'est pas Pablo Picasso alors ??????

 

Réponse sur la réponse :

Pablo Ruiz (Picasso) Ah Ah Ah !!!


Farceur, va !

Cinquième énigme

Lieu d’un bi ritualisme plus alternant que simultané qui porte le nom de la femme d’un grand homme du XIXeme…..

 

Réponse

Cette fois tu exagères... Mis à part le biritualisme, mot clef qui donne 11600 résultats en 0,09 secondes sur Google, les indices se font plutôt rares.

Si sur ce même Google on cherche "biritualisme Paris", il ne reste que... 5400 résultats

Mais si on ajoute "curiosité", on tombe à 1150 résultats et en troisième position : l'Église Saint-Eugène-Sainte-Cécile.

Eugène, en l'honneur d'Eugénie, femme de Napoléon III.

Et surtout on y retrouve la patte de notre cher Viollet-le-Duc ! Et une église en métal... Pas de doute, j'ai trouvé.

Baisers d'amour

 

Une église tout en métal

Les deux patrons de l'Eglise Saint-Eugène-Sainte-Cécile dans le 9ème arrondissement de Paris sont loin d’être inconnus : Saint-Eugène en l’honneur de Eugénie, femme de Napoléon III qui modernisa le quartier et Sainte Cécile, la sainte patronne des musiciens.

 

La façade peut étonner car c’est un pastiche de l'architecture du 13ème siècle mais à l'intérieur une surprise d’architecture nous attend : c’est la première église de Paris à être entièrement métallique !

 

Ensuite, l’intérieur est incroyablement coloré : les murs, les colonnes et les voûtes sont entièrement peints et le décor a été restauré il y a un peu moins de 30 ans.

 

Cet aménagement insolite est dû à un architecte très connu du 19ème siècle, Eugène Viollet-le-Duc. Passionné d’architecture néo-gothique, le patrimoine français lui doit beaucoup, notamment avec la restauration de Notre-Dame de Paris (qui aurait été sans doute détruite), la basilique de Vézelay, la Cité de Carcassonne et l’étonnant château de Pierrefonds situé à 50 km au Nord de Paris. Si vous aimez ce style, n’hésitez pas à le découvrir : vous ne serez pas déçus !

 

Pour les pratiquants, cette église a une particularité unique depuis 1989 : les offices sont assurés par un seul et même prêtre une fois en français et la fois suivante … en latin ! C‘est ce qu’on appelle le biritualisme.

 

Enfin, une dernière anecdote : notre cher Jules Verne appréciait tellement le style de cette église qu'il s’est marié là en 1857. Ainsi, le jour où vous tenterez l’aventure, vous aurez un endroit insolite à suggérer à votre futur(e) 

 

Publié dans art - peinture - etc.

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