C'était le 1er juillet, journal de RF
Voilà, on y est. Il est cinq heures trente cinq le premier juillet. Mes deux cafés avalés, j'ai pris mon nouveau stylo, un Staedtler pigment liner 0.5, ouvert mon cahier de devoirs de vacances ou d'été 2010. Ce grand jour qui ouvre sur une période ludique, de calme, de repos, commence mal.
En effet ce matin à dix heures j'entrerai pour la première fois dans la collégiale de Mantes pour la cérémonie commémorative de J.M. Robert qui vient de mourir d'un cancer. Il n'avait que 62 ans...
Aujourd'hui, la coro à Mantes, c'est fini, aboutissement d'une histoire sans vrai rebondissement, intuitivement évoquée depuis mon arrivée il y a de cela 3 ans 1/2. Je laisse des collaboratrices, en particulier Marie-Cécile et Christelle, dans un profond désarroi, une grande déception et une atteinte sérieuse à leurs revenus.
Mais pour moi, une autre vie va commencer. Je n'en connais pas encore le contenu ni les structures, mais je sens qu'il va falloir bouger, ne pas se laisser abattre par cette adversité ambiante intérieure et extérieure qui accompagna le projet depuis le début.
Le 1er juillet m'a toujours paru être le jour de l'ouverture, comme si l'année, coupée en deux, avait deux "nouvel an". Alors, bonne année quand même et nous vaincrons ces forces maléfiques qui nous pourrissent la vie depuis le début de l'année. Dans cette histoire je suis le moins à plaindre, façon déguisée de me mettre du côté où je pourrai enfin m'occuper de ma femme à plein temps. L'été est à nous...
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Prendre le petit déjeuner sous la tonnelle du jardin de Vézelay est un luxe. Il est 6h30 en ce vendredi 2 juillet. Nous sommes arrivés hier soir après un voyage sous une chaleur de plomb. Nous avons retrouvé la maison et comme à chaque arrivée, notre joie est indescriptible, un bien-être nous envahit immédiatement quand, en franchissant la porte, on retrouve notre garde-temps inexorablement à l'heure, qui égrène notre temps perpétuel que nous voudrions éternel. Notre première tâche est d'aller dans le jardin (magnifiquement entretenu par Marco). Son calme apaisant ajoute à notre bonheur d'être là "chez nous" parmi ces vieilles pierres que nous aimons. Maryse nous a vus derrière sa fenêtre et nous invite pour boire un verre de vin puis un deuxième juste avant un troisième puis un autre. Leur joie de nous voir est partagée par la nôtre de les retrouver. Hier fut un jour de deuil, mais il faut savoir mourir pour renaître. J'ai le prénom qu'il faut. Profitons-en. Comme toujours nous échangeons nos derniers évènements, prétextes à des débordements et à des égarements dans les tranches de leurs vies que nous voudrions rassembler en une biographie qui ne sera jamais linéaire. L'art de la fugue est chez Maryse un rempart à la mémoire qu'elle a par ailleurs très développée. Mais je ne perds pas l'espoir de la confondre dans ses paroles pour retracer leur vie, leurs joies, leurs angoisses, leurs "secrets". Puissent-ils vivre suffisamment longtemps pour pouvoir dresser le canevas de leurs vies et y raconter les anecdotes que nous aimons tellement.
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Légumes frits avec mayonnaise et champagne
Ravioles au crabe, haricots ou pois mange-tout et leur fleur violette
Filet de Saint-Pierre avec pain perdu
Canette
Abricot caramélisé sur gâteau breton et coulis de fruits rouges...
Pour regarder Ghana Uruguay, la télévision était installée dans le salon rouge où nous étions les seuls face à notre écran. Les ghanéens ont dominé jusqu'à la 120ème minute où ils ont marqué un but arrêté par un joueur uruguayen, à la main. La peur de gagner a fait rater le joueur ghanéen tireur du penalty à la dernière seconde du match puis...
Soirée d'anthologie, soirée magique, soirée de Folie. Une chaleur accablante s'est abattue sur nous toute la journée de vendredi, jour des deux premiers quarts de finale de la coupe du monde de football... en Afrique du Sud et je ne voulais pas rater le match Ghana/Uruguay. Après avoir vainement tenté de faire fonctionner le poste de télévision et sans y parvenir, il nous fallut nous rabattre sur une solution alternative, attractive et somme toute originale et totalement dérapante :
ALLER REGARDER LA TÉLÉ CHEZ MARC MENEAU À L'ESPÉRANCE.
Projet rapidement transformé. Sautant dans notre petite voiture, nous descendîmes la côte et plongeâmes sur St Père. Instants divins, moments de folie partagés, éclosions de saveurs, tout était réuni. Malheureusement les dieux du stade on lâché l'Afrique. Alors que les ghanéens devaient logiquement aller en demi finale, un geste d'anti-jeu majeur a permis à l'Uruguay d'accéder aux tirs aux buts qu'ils ont gagnés...