Le journal de Dédé (André le philosophe) chez Pharaon S1E3

Publié le par kate.rene

La navigation sur le Nil a quelque chose de magique, que ce soit au travers des larges vitres de la cabine ou depuis le deck supérieur du bateau glissant sur l'eau. Le paysage défile, magnifique et sans cesse différent. Malgré la largeur de ce gigantesque fleuve, deuxième au monde par sa longueur, les deux bords sont souvent bien visibles et donnent une idée assez réelle de son aspect : une bande de terre fertile plus ou moins large borde le fleuve et puis c'est le désert aride et jaune ocre de sable, en partie recouvert par endroit de poussière noire ou de produits de l'érosion de la pierre granitique. Au-delà, ce sont de petites dunes de forme arrondie peu élevées qui ferment le paysage et dont la teinte se mélange avec le ciel brumeux quand il n'est pas d'un bleu d'azur uni. Au fil di Nil, les bruits rythmés des pompes puisant l'eau du fleuve pour l'irrigation couvrent la rumeur ambiante. Cette bande de terre, large de quelques dizaines (voire centaines) de mètres, et les nombreuses îles, qui jalonnent le cours du Nil, sont denses d'une végétation exubérante rassemblant une multitude de variétés de vert, papyrus, lotus ou palmiers, dans un désordre végétal inspirant le calme et la contemplation. Dans cette composition naturelle dense et paraissant impénétrable, par endroits, on peut distinguer des habitations isolées de pêcheurs ou de paysans, sorte de refuges d'allure precaire de forme rectangulaire, composées de branches séchées, offrant un abri pour ses occupants. Puis ce sont de petites agglomérations de maisons en brique ou en torchis, peu élevées et quelquefois groupées autours du minaret d'une mosquée, présence permanente de la religion musulmane qui partage, pour une part, avec celle des chrétiens d'Egypte la responsabilité historique de la disparition de l'ancienne religion des divinités dont il ne reste que les lieux de culte. Cette religion dura plus de deux mille ans. Ses préceptes seront repris par les envahisseurs grecs puis romains, et la religion chrétienne s'en inspirera...

Le journal de Dédé (André le philosophe) chez Pharaon S1E3
Le journal de Dédé (André le philosophe) chez Pharaon S1E3

Vendredi, à quai à Louxor, notre bateau n'a pas bougé depuis trois jours. Le matin se lève sur la ville et le soleil est déjà haut quand je reprends ma place sur le pont supérieur. Le ciel bleu est limpide et sans brume. Un âne brait dans le lointain, un coq chante, un camion passe sur le grand pont qui relie les deux berges, les deux bords du Nil : l'orient où le soleil lève est le côté de la vie ; l'occident où le soleil se couche est le côté de la mort. Ils sont séparés par le fleuve. Tel était la conception de leur monde au temps de Pharaon et des divinités. Toutes les nécropoles sont sur la côte occidentale du Nil. Après la vallée des Rois et des Reines et sous un soleil caniculaire, il y a eu Atchepsout : le Temple, étonnante, superbe et très originale, pour l'époque, réalisation architecturale avec cette remarquable perspective qui de loin efface les trois niveaux du bâtiment flanqué à l'aplomb d'une falaise rocheuse ocre et dont la pureté et la modernité des lignes suscitent l'admiration.

Deir El Bahari, chez Hatchepsout

Deir El Bahari, chez Hatchepsout

Et puis il y a le retour... Au revoir chers Pharaons, Barbies et autres merveilleux compagnons de voyage et encore merci pour ces bonnes tranches de rire, votre bonne humeur et votre humour ... corrosif.

Les fils rouges, Barbie barbouille et André le philisophe de la Sorbonne

Le journal de Dédé (André le philosophe) chez Pharaon S1E3

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