Les chefs d'accusation - 2ème partie

Publié par kate.rene

Le coup d’état du 9 novembre 1799 : Napoléon Premier Consul

 

Le 9 octobre 1799, Napoléon débarqua à Fréjus et sa course vers Paris fut accompagnée par l’enthousiasme de la France entière, certaine que le général rentrait dans la patrie pour assumer le contrôle, masquant l’échec de l’expédition en Égypte derrière les désordres de la patrie et de l’Italie provoqués par son absence.

Arrivé à Paris, il réunit les conspirateurs décidés à renverser le Directoire. Derrière lui se rangèrent son frère aîné Joseph et son autre frère Lucien, alors président du Conseil des Cinq Cents, qui, avec le Conseil des Anciens, formait le pouvoir législatif de la République. D’après lui, Napoléon réussit à mettre de son côté, parmi d’autres, Sieyès, auteur de l’opuscule « Qu’est-ce que le tiers état ? » et idéologue de pointe de la bourgeoisie révolutionnaire, le très astucieux ministre des affaires étrangères Talleyrand et le ministre de la police Fouché.

Ayant fait fuiter la fausse nouvelle d’un complot royaliste pour renverser la République, Napoléon réussit à faire voter aux Conseil des Anciens et au Conseil des Cinq Cents une résolution qui déplaçait les deux Chambres hors de Paris, à Saint-Cloud, tandis qu’il était nommé commandant en chef de toutes les forces armées. L’intention de Napoléon était d’amener les deux Chambres à voter leur propre dissolution et la cession des pouvoirs dans ses propres mains. Toutefois, le Conseil des Anciens resta froid et indifférent au discours de Napoléon qui, lorsqu’il entra dans la salle du Conseil des Cinq Cents, vit les députés venir vers lui pour le déclarer hors la loi, passible d’arrestation et de décapitation par la guillotine.

Quand il semblait que le coup d’état était proche de l’échec, son frère Lucien, dans la tenue de président des Cinq Cents vint au secours de Napoléon : il sortit de la salle, harangua les troupes massées à l’extérieur, ordonna que se dispersent les députés opposés à son frère, et pointant son épée sur le cou de Napoléon, il déclara :

 

« Je n’hésiterais pas un instant à tuer mon frère si je savais que celui-ci était en train d’attenter à la liberté de la France ».

 

Les troupes, en grande partie formées de vétérans des campagnes de Napoléon, sous le commandement de son beau-frère, le général Leclerc et de son futur beau-frère Joachim Murat, entrèrent baïonnettes au fusil et dispersèrent les députés.  Le soir même, les Chambres furent dissoutes et fut voté le décret qui accordait les pleins pouvoirs aux trois consuls, Ducos, Sieyès et Napoléon, lesquels rédigèrent aussitôt, avec deux commissions, une nouvelle constitution qui, ratifiée par un plébiscite populaire, légitimait le coup d’état.

S’étant fait nommer Premier Consul, supérieur à tout autre pouvoir de l’état, Napoléon reconstruisait la France avec une structure administrative fortement centralisée, restée identique jusqu’à aujourd’hui, la fractionnant en départements, districts et communes, respectivement  administrés par des préfets, des sous-préfets et des maires.

Le general Bonaparte au Conseil des Cinq-cents à Saint Cloud le 10 novembre 1799

Le general Bonaparte au Conseil des Cinq-cents à Saint Cloud le 10 novembre 1799

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