Les Mille et Une nuits, un texte salvateur !
Faites l'amour, pas la guerre ! Devise baba cool et ringarde s'il en est ! Soit ! Mais je la reprendrais bien à mon compte depuis que nous avons croisé dernièrement dans nos lectures et dans nos écoutes radiophoniques *, Henri V de Shakespeare et les Mille et Une nuits, ce célèbre texte soit disant anonyme.
Dans la logique des conflits armés terrestres, cette devise pacifiste n'a certes pas sa place. Bien au contraire : exemple pour l'armée américaine et britannique au moyen orient **. Dans le sac à dos des soldats, on avait glissé la pièce de Shakespeare, Henri V, ou l'histoire d'un roi belliqueux et sanguinaire ; ses discours enflammés attisaient le feu guerrier des combattants au cours de la bataille d'Azincourt, par exemple. Naturellement, si on avait substitué à Henri V le livre des Mille et Une nuits, leur ferveur sanguinaire en aurait été amoindrie et le cours de l'histoire contemporaine depuis 1991 en aurait peut être été modifiée, qui sait ! Imaginons les soldats dans leur bivouac en plein désert ; l'un d'entre eux, à la veillée autour du feu qui crépite, lit à haute voix aux autres, et tout d'un coup ceux-ci sont captivés par le récit, par ces histoires "à tiroirs", à la pâle lueur des étoiles dans ce ciel immense de l'Arabie qu'ils ne connaissent pas. Ils écoutent l'histoire de Scheherazade, mariée au Prince des Indes, Shahriar. Pour sauver sa vie, elle lui raconte des contes pendant..., mille et une nuits. Le sultan, son mari, sursoit à son exécution tous les jours, captivé qu'il est d'entendre la suite des histoires qui s'emboîtent les unes dans les autres.
Avant d'aller plus loin, il faut insister sur le fait que ce manuscrit a une histoire pour le moins merveilleuse. Sa transcription et sa traduction sont dues à un français, Antoine Galland, orientaliste du XVIIe siècle, dont les nombreux contacts au moyen orient vont lui permettre d'acquérir les manuscrits, de les traduire et de réorganiser la trame pour en faire ce qu'il est aujourd'hui. Il y consacrera dix ans de sa vie (de 1705 à 1715, date de sa mort, comme Louis XIV) et une grande partie de ses soirées, c'était pour lui un divertissement et non un travail! L'histoire du manuscrit est déjà un véritable roman. Si le thème des contes est moyen-oriental, la traduction du manuscrit (voire des manuscrits) est dans un pure style des Lumières, l'écriture est magnifique. Dans ce livre merveilleux, tout se passe entre Bagdad, Damas, Balsorra (Bassora), la Perse, théâtre des opérations "tempête du désert" de 1991 par exemple. Les mille et une nuits, ou comment sauver sa vie par la parole, par la lecture des contes, par la narration d'histoires,... Ce livre est présenté quelquefois comme un contre poids ou un pendant littéraire à l'Alcoran (Coran). Les différents textes écrits en arabe remontent au Xe siècle après J.C. environ et proviennent du moyen orient, de la Perse et de l'Inde. Ils retracent de façon fictionnelle ou romancée la vie de femmes et d'hommes, de leurs amours, de leurs passions avec ou sans l'intervention des génies et autres fées, ce qui confère au texte sa dimension de conte Merveilleux. Cependant, les fables devaient être un mélange subtile de divertissement et de problèmes sérieux. Mais il n'y avait pas de portée symbolique, moralisatrice ou pédagogique, comme certaines fables de notre bon La Fontaine, qui naturellement les a lues, ou comme Montesquieu qui lui s’en inspire pour ses Lettres Persanes. Le but de la narration de ces textes était essentiellement de divertir l'auditoire et d'accéder quelquefois à sa compassion... Outre le récit-cadre, il est souvent question de sauver sa vie et ceci au moyen de la parole et par le récit d'une histoire ou de plusieurs qui devaient surprendre et émerveiller. Traité de civilités orientales, leçons de justice sociale, c'est la description des coutumes musulmanes qui ne rejettent pas systématiquement les autres au nom de la religion. Quelle leçon d'humanité ! Au sein de cette Mésopotamie matricielle, source et bassin des nos cultures occidentales, certains dirigeants actuels se croient investis d'une mission par leur religion et leur soif de domination planétaire : imposer leur culture MacDonald ! Si Shakespeare voyait l'utilisation de ses textes comme propagande belliqueuse, il se retournerait dans sa tombe de Stratford, lui qui n'a pas lu les Mille et une nuits, lui qui savait si bien sonder et disséquer les âmes et les esprits humains. Faites l'amour, pas la guerre, finalement c'est pas si bête...
* Looking for Shakespeare, France culture, semaine du 14/07/2014.
** Henri V de Shakespeare toujours d’actualité 400 plus tard, par Catherine MARCIANO, AFP, Londres, 26 mai 2003.
Source : gallica.bnf Titre : Les Mille et une nuits Date d'édition : 1301-1400 Sujet : Contes et romans Type : manuscrit Langue : Arabe Format : Papier. - 3 volumes. 70, 67 et 79 feuillets. - Hauteur, 23 centimètres et demi ; largeur 16 centimètres (le tome II a 26 centimètres sur 18). 25 lignes par page Droits : domaine public Identifiant : ark:/12148/btv1b8433372b Source : Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Arabe 3609Arabe 3610Arabe 3611 Description : Ces volumes ont appartenu à Antoine Galland . Description : Le premier volume s'arrête au milieu de la 67 e Nuit ; le second commence au milieu de la 67 e Nuit et finit par la 166 e Nuit ; le troisième commence par la 167 e Nuit et finit au milieu de la 281 e Nuit. Deux pages, d'écriture moderne, contiennent la fin de cette Nuit et la 282 e Nuit en entier.
Titre : HAMSA, ou PANĞ GANĞ . Niżām al-Dīn Abū Muḥ. Iliyās b. Yūsuf Niżāmī Ganğavī
Date d'édition : 1365
Contributeur : Muḥ. ‛Abd al-Laṭīf [b.] Muḥ. al-‛Aqāqīrī al-Šīrāzī. Copiste
Type : manuscrit
Langue : Persan
Source : Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Supplément Persan 580
Description : Ce ms. semble bien être le « Nezami» acquis pour 8 piastres aux alentours de 1685 qui figure sur la liste, de la main d’Antoine Galland, qui est insérée dans le ms. Supplément persan 821. Il se pourrait qu’il s’agisse du n° 6602 (si l’on admet que ce puissent être les « Sinami Poëmata ; persice in-8 ») du Catalogue des livres de la vente, qui eut lieu le 10 janvier 1735, de la bibliothèque de Mgr. Jean-François-Paul Le Febvre de Caumartin (1668- 1733), où il aurait pu figurer.
Description : Le ms. contient 25 peintures [cf. B. Brend, o.c., p. 134-6] qui ont été ajoutées vers 1500 dans l’Empire ottoman [et réalisées dans le même atelier qu’un ms. de Hātifī de 904H./1498-9 du Metropolitan Museum de New York]. Ici le Mahzan al-asrār n’est pas illustré et les peintures n° 15, 22 et 23 sont inachevées. On trouve successivement les scènes suivantes : 1).- F. 36v (43 x 105 mm) « Husraw II Parvīz comparaît devant Hurmizd IV pour obtenir son pardon”. 2).- F. 42 (125 x 12) « Husraw aperçoit Šīrīn qui se baigne ». 3).- F. 43 (45 x 105) « Šīrīn montée sur Gulgūn s’éloigne de la source ». 4).- F. 57v (39 x 105) « Husraw s’entretient avec son épouse Maryam, fille de l’empereur de Rūm, au sujet de Šīrīn ». 5).- F. 64 (39 x 48) « Šīrīn, sur son cheval, contemple Farhād qui découpe le roc avec son pic ». 6).- F. 64v (46 x 105) « Šīrīn se lamente auprès de la tombe de Farhād ; on lit sur le monument l’inscription qabr-i Farhād ». 7).- F. 72v (55 x 104) « Husraw, qui chassait, rencontre Šīrīn qui a donné un coup d’épée au lion et il lui envoie une flèche ». 8).- F. 78v (81 x 105) « Husraw quitte à cheval le château de Qaṣr-i Šīrīn ». 9).- F. 105v (45 x 104) « Laylà, en palanquin, rend visite à Mağnūn au désert ». 10).- F. 133 (94 x 104) « Mağnūn reçoit, dans le désert, la visite de son oncle Salīm ‛Āmirī ». 11).- F. 157v (58 x 104) « Bahrām Gūr chasse un dragon». 12).- F. 177 (61 x 104) « Bahrām Gūr se trouve le dimanche dans le pavillon doré avec la princesse byzantine ». 13).- F. 180 (50 x 105) « Bahrām Gūr se trouve le lundi dans le pavillon vert avec la princesse tartare ». 14).- F. 183 (52 x 104) « Bahrām Gūr se trouve le mardi dans le pavillon rouge avec la slave, fille du roi du quatrième climat ». 15).- F. 187 (44 x 105) « Bahrām Gūr se trouve le mercredi dans le pavillon bleu avec la princesse d’Occident, fille du roi du cinquième climat ». 16).- F. 192 (105 x 130) « Bahrām Gūr se trouve le jeudi dans le pavillon de santal avec la princesse de Chine, fille du roi du sixième climat ». 17).- F. 196v (63 x 104) « Bahrām Gūr se trouve le vendredi dans le pavillon blanc avec la princesse persane, fille du roi du septième climat ». 18).- F. 200v (95 x 104) « Les mêmes dans le même pavillon ». 19).- F. 230 (53 x 104) « Dārā (Darius) est sur son trône et délibère au sujet du tribut dû par les Grecs ». 20).- F. 238v (52 x 105) « Un guerrier portant un plat s’approche d’Iskandar (Alexandre) ». 21).- F. 253v (54 x 102) « Iskandar reçoit Nušāba dans son camp et la fait s’asseoir sur son trône, tandis qu’une servante tient une robe d’honneur ». 22).- F. 269v (55 x 104) « Combat de l’armée d’Iskandar et de celle du Hāqān de Čīn ». 23).- F. 298v (60 x 104) « Iskandar écoute le récit du berger savant ». 24).- F. 308v (54 x 104) « Iskandar et les deux philosophes indiens ». 25).- F. 320v (54 x 104) « Iskandar débat avec deux idolâtres et veut les convertir à sa religion ». On trouve quelques marques de collation de la main du copiste aux f. 53, 56, 81, etc. D’autres (f. 6, 22, etc.) sont d’une autre main. On lit au f. 336 trois bayt de Mawlānā ‛Alī Qā’inī concernant un événement survenu le lundi 12 Ğumādà Ier 809H.(/25 octobre 1406) ; au même f. une note indique qu’en Ẓū l-Qa‛da 809H.(/avril- mai 1407) Nūr al-Dīn b. Qāsim Rifā‛ī a acheté ce volume pour huit pièces ḥasana à Sulṭāniya. Le même personnage a écrit un mufrad au f. 336, un rubā‛ī persan au f. 336v, le bayt final du f. 91v et les trois bayt en marge du f. 335v. C’est aussi de sa main que nombre de vers ont été ajoutés dans les marges (f. 36, 69v, etc.) à l’occasion d’une collation du texte. Au f. 264 un timbre circulaire a été gratté. Aux f. 29 et 147 figure un timbre ottoman ovale portant le nom de Muḥ. Ḥamdī [qui est peut-être le personnage cité par M. Süreyyā, Sıcıll-i ‘Osmānī , II, Istanbul, 1311H., p. 246] et on le retrouve, surchargé, aux f. 92, 209 et 291.