Suite du week-end milanais
Samedi, nous n'étions pas encore remis de notre grande frustration. Entre larmes et abattement, il nous a été impossible de sortir de la maison. Le matin, un livre lu à haute voix, dans le lit. Tout petit livre de Annie Ernaux L'autre fille.
Nous avons enchaîné sur un second livre après une assiette de linguine, sauce tomate, basilic, parmesan, sans grande conviction, mais pour "faire" italien. Lecture toujours à haute voix de l'excellent livre de Philippe Grimbert : Un garçon singulier. Nous l'avons lu d'une traite. Excellent. À 17 heures, nous étions encore en peignoir et même pas honte. Ensuite, comme dans toutes les bonnes maisons, nous nous sommes douchés et habillés pour le soir. Un petit yam avec un whisky ou deux puis un épisode de Damages et dodo.
Ce matin, dimanche, il n'était plus question de lambiner et de
s'apitoyer. René m'a donc réveillée à 8 heures avec un programme "bien..." préparé. Emballés par le guide de Venise de M. Jonglez et sa vision du non-tourisme-de-masse, nous avons acheté le guide
des environs de Paris. Et je ne sais pourquoi, mais René avait décidé de me faire visiter Clamart !! Ce mot n'évoquait pour moi qu'une chose : l'attentat contre De Gaulle et rien d'autre. Nous
avons donc enfourché la moto. Les énormes cumulus noirs et menaçants laissaient à peine percer le soleil de temps en temps. La température avait chuté en dessous de 10° et c'est congelée que je
suis descendue de moto à la première étape de la journée : le cimetière intercommunal de Clamart ! Merci M. Jonglez ! On a pris une ou deux photos juste pour ne pas oublier de ne pas y retourner.
J'ai enfilé une couche supplémentaire et nous sommes partis vers Paris. Si le temps se gâte, nous nous enfermerons dans un musée. Après des oeufs au plat brûlés dans une mauvaise auberge du
boulevard St Germain, direction le Louvre. Y'a des Rembrandt qui n'attendent que nous. Les bornes qui délivrent les billets à l'entrée du Carrousel sont en panne... Et des queues à n'en plus
finir encombrent le grand hall. Nous renonçons à Rembrandt, ressortons sous la pluie non sans avoir pris l'adresse du Musée Jacquemart, boulevard Haussman sur l'iPad 2 exposé à la boutique Apple
du Louvre. Voir Caillebotte, voilà une alternative alléchante. Au 158 boulevard Haussman, la queue fait 200 mètres. Nous ne nous arrêtons même pas. Le ciel semble se réchauffer. Direction Versailles. Le domaine de Marie-Antoinette et les deux Trianon,
le grand et le petit, font partie aussi de nos vieux projets. Nous laissons la moto à la porte St Antoine et entrons dans le parc. Quelques moutons, deux cochons bizarres, chèvres et poules. Rien
de bien extraordinaire. Nous nous perdons un peu dans les chemins, atteignons une porte close qui semble mener au Petit Trianon. René crochète la serrure et nous entrons par l'entrée de service.
Après quelques détours, nous sortons, toujours par une autre entrée de service, sur la cour du Grand Trianon, sans avoir vu le petit. Visite dans la foule des touristes. Rien de vraiment
intéressant. Triste et compassé, peintures sans intérêt. Direction le Petit Trianon, pas les voies autorisées cette fois. C'est le Grand en plus petit... Les jardins tracés au cordeau avec tout
de même des fleurs magnifiques. Roses, lys, pavots de couleur indéfinissable, etc. Je vole quelques graines pour Sophie. Boeuf bourguignon à la Brasserie du Château puis retour à Juziers sur
notre canapé, enveloppés dans des couvertures pour la suite du Retour de Buñuel de Jean-Claude Carrière.
La lecture nous tient jusqu'à 22 heures et ce sera le seul point positif de ce week-end décidément calamiteux.