Les églises de Venise

 

sgc4Zan Grisostomo ou San Giovanni Crisostomo 

Près de San Marco, dans le Canareggio. 

Elle était ouverte le lundi après-midi

Cette église fut construite en 1080 par la famille Cattaneo. Elle fut détruite presque entièrement dans un incendie en 1475. Les travaux de reconstruction furent confié à Mauro Coducci, un lapidaire lombard (qui avait déjà participé à la construction de l'église de San Michele et la tour de l'horloge) et qui fut aidé pour ce travail par Antonio da Corona, Gian pietro da Como et Giovanni Buora da Osteno. Les travaux furent terminés en 1513. L'église fut consacrée le 13 février 1525.

Vers 1516, une précieuse relique, un doigt de Sant'Onofrio vint enrichir l'église. En 1532, on abattit le campanile pour élargie la rue ; le nouveau capanile fut érigé entre la fin du XVIe et le début du XVIIe. En 1777, trois cloches furent fondues, puis en 1802 une quatrième, oeuvre de Canzian da Venezia.

En 1810, avec la réorganisation des paroisses due au règne de Napoléon sur Venise, san Giovanni Crisostomo fut supprimée et réunie à celle de San Canciano.

L'une des dernières pages de l'histoire de l'église concerne les dommages subis lors d'un raid aérien autrichien dans la nuit  des 26-27 Février 1918. Une inscription sur la porte latérale droite rappelle ce sombre évènement. Le 1er mars 1977, le patriarche Albino Luciani, puis le pape Jean-Paul 1er, donnent à l'église le titre de Santuaire de la Madonne des Grâces (image vénérée par les vénitiens).

san giovanni crisostomo

Les deux oeuvres les plus remarquables de l'église sont :

Au-dessus du maître autel, une oeuvre de Sebastiano Luciani, dit "del Piombo, exécutée vers 1508-1509, avant son départ pour Rome, représente san Giovanni Crisostomo avec St Jean-Baptiste, St Paul, St Liberale, Ste Marie-Madeleine (magnifique), Ste Cécile et Ste Catherine.

Nous avons appris l'existence de cette peinture dans Vasari : "Sebastiano fit, à la même époque pour l'église Saint-Jean Cristostome de Venise, un tableau dont les personnages tiennent tellement de la manière de Giorgione que certains amateurs peu informés ont pu les attribuer au pinceau de Giorgione lui-même. C'est effectivement un très beau tableau, dont le colori a beaucoup de relief." (Vasari l'avait même attribué à Giorgione dans sa première édition de 1550). André Chastel date précisément cette toile entre le 13 mars 1510 (date de la confirmation du legs de Catherine Contarini qui est à l'origine de la commande et l'été 1511 (date du départ pour Rome).

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À droite, un Giovanni Bellini tardif (il aurait eu 85 ans lorsqu'il l'aurait peint) représente un Saint Jérôme (pas de lion, mais une pierre à portée de sa main gauche) domine un San Giovanni Cristoforo et San Ludovico. Un philactère indique la date de 1513 et porte la signature Johannes Bellinus. Il fut  commandé par testatment par Giorgio Diletti ainsi que la chapelle qui le contient.

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Au-dessus, une représentation du père éternel en gloire, entouré de huit compartiments avec des putti et des chérubins, exécuté par Giuseppe Diamantini vers la fin de 1600.
Dans la voûte de l'abside, une fresque médiocre des trois vertus théologales, peinte en 1857 par Eugenio Moretti Larese lors des restaurations effectuées cette année-là.

Au-dessus de l'autel, deux séries complètent la décoration : en bas, quatre épisodes de la vie de san Giovanni Crisostomo (de Pietro Dammi et Zaccaria Facchinetti 1610) et en haut, l'adoration des bergers, la présentation de Jésus au temple, le Christ dans le jardin, l'adoration des mages et le baptême de Jésus (école de la fin du XVIe siècle).

 

Outre les deux chefs-d'œuvre de la peinture, il faut aussi parler du groupe sculpté en marbre, représentant les apôtres et la Vierge Marie,   réalisé pour la famille Bernabo dans leur chapelle, à gauche au centre (signé et daté Tulii Lombardi opus MD-MDII).

Les retables de l'autel représentent, à gauche, st Antoine de Padoue, école de Vivarini (selon la tradition, cette représentation viendrait de la maison Civran, dont le saint était un invité, et aurait été peinte par un fonctionnaire. Le style dément évidemment cette histoire) ; puis un christ en croix avec St Philippe de Neri, Saint François de Paule, Saint François de Sales et Saint Jean Népomucène par Bartolomeo Letterini ((XVIIe siècle), la seconde à droite 

Saint-Joseph, peint par Carlo Maria Loth (XVIIe siècle).

 

Sur le vieil orgue du XVIe siècle, quatre portes et quatre petits compartiments : sur les portes, peintures de Mansueti représentant San Giovanni Crisostomo, sant'Onofrio, sant'Andrea et sant'Agata ; sur les compartiments, saint Jean Chrysostome, saint Jérôme, Jonas et Moïse, attribués à Girolamo da Santacroce. Outre la belle décoration, sobre et élégante,   il convient de mentionner un relief antique dans le style byzantin vénitien de la Madonne en prière (XII-XIII)   et un charmant Christ en pierre du XIVe siècle (chapelle à gauche du maître-autel). Une Vierge du Rosaire avec saint Dominique et sainte Thérèse,  groupe en marbre du XVIIIe siècle, et dans la chapelle à droite du maître-autel la Déposition de Jésus dans le tombeau, puis dans le discret fronton du dix-huitième siècle de la chapelle Civran, une fuite en  Égypte.

 

San Stae (San Polo, au bord du Grand Canal, arrêt de vaporetto San Stae)

Cette église fait partie du "Chorus". Elle est donc ouverte de 10 heures à 17 heures, du lundi au samedi. Attention, le site de Chorus annonce un changement d'horaires : de 14 heures à 17 heures...

 

L’église de san Stae (forme dialectale pour Saint Eustache) existait déjà comme paroisse en 1127. Elle avait un plan à cinq nefs avec des poutres apparentes, une croisée de transept et une abside décorées de mosaïques. La façade donnait sur la salizzada de San Stae. Vers le XVIIe siècle des travaux de restauration s’imposèrent ; l’édifice fut entièrement projeté de nouveau par l’architecte Giovanni Grassi qui érigea un édifice différent, tourné de quatre-vint-dix degrés de façon à faire face au campo et au Grand Canal et à tourner le dos au quartier. tombeauLa façade, projetée par Domenico Rossi fut édifiée dans le XVIIIe siècle grâce au legs testamentaire du doge Alvise Moncenigo, ici enterré au centre de l’église (1). Sur cette façade, en haut à droite, un haut-relief illustre le martyre de Saint-Eustache, qui fut roti à l'intérieur d'un taureau d'airain...facade-martyre-de-st-eustache.jpg

Le style est palladien et la luminosité de l’intérieur, due aux grandes fenêtres semi-circulaires, est souligné par le choix de la couleur blanche. L’église a une nef unique rectangulaire, une voûte en berceau, comprenant une croisée du transept carrée et trois chapelles de chaque côté, séparées par des colonnes. Des fenêtres palladiennes rendent l’église très lumineuse.

Sur le premier autel à droite (2) on peut admirer La Vierge et les Saints Laurent Giustiniani, Antoine de Padoue et Saint François de Niccolo Bambini (début du XVIIIe siiècle). st-eustache-G-Camerata.jpgDans le second autel (3) Saint Eustache de Giuseppe Camerata (début du XVIIIe siècle). La troisième chapelle (4) renferme le retable de Antonio Balestra représentant Saint Oswald (début du XVIIIe siècle).

sstae-plan-copie-1.jpgLes tableaux du chœur représentent les douze apôtres, commandés aux plus importants peintres vénitiens grâce au legs de Andrea Stazio. Parmi eux, les plus remarquables sont : Le Martyre de Saint Jacques de Giambattista Piazzetta (5) Le Martyre de Saint Barthélémy (6) de Giambattista Tiepolo s-bartolomeo-gb-tiepolo.jpget La libération de Saint Pierre (7) de Sebastiano Ricci, tous de la première moitié du XVIIIe siècle Dans la sacristie, on garde des tableaux qui étaient dans la vieille église. Il y a aussi une décoration remarquable qui court tout autour du mur de la sacristie : elle encadre les portraits des curés de l’église. Dans cette pièce on peut aussi voir d’autres toiles intéressantes : Saint Eustache en prison (8) de Bartolomeo Litterini (début du XVIIIe) et L’empereur ordonne le sacrifice des idoles (9) de Giambattista Pittoni (XVIIIe). Enfin revenant à l’église, le premier autel à gauche renferme le retable de Jacopo Amigoni, Sainte Catherine et Saint André (10) début du XVIIIe.

Une petite dernière, une crucifixion de Maffeo Verona avec Marie-Madeleine, notre préférée...

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Pour compléter la documentation sur San Stae, les panneaux indicatifs photographiés dans l'église :

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 Santi Cassiano e Cecilia Martiri, (San Cassan)

Ouverte tous les jours jusqu'à 17 heures 30, Sestiere San Polo, arrêt vaporetto Rialto Mercato ou San Stae.

 

Fondée vraisemblablement au VIIIe siècle, elle fut plusieurs fois remaniée et transformée. L'édifice actuel a été consacré en 1367. L'intérieur doit son aspect actuel aux interventions et restaurations du XVIIe siècle.

San Trovaso

Murano, San Pietro Martire

Dédiée à Saint Pierre de Vérone, l’un des fondateurs de l’ordre dominicain, érigée à l’époque gothique elle est reconstruite à la Renaissance. les fenêtres sont faites de cives (culs de bouteille). Ici on les appelle les rui, synonyme de rulli. 3 nefs et voûtes en forme de carène de bateau. La sacristie avec ses stalles sculptées de 33 bustes. Une superbe madonne de Giovanni Bellini

San Lazzaro dei Mendicanti

Construite dans les premières décennies du XVIIe siècle par Vincenzo Scamozzi, elle fut le lieu de culte de l'hôpital pour remplacer celle de l'île San Lazzaro.

Elle possède une double façade, la première d'inspiration palladienne, due à Giuseppe Sardi, donne directement sur la Fondamenta dei Mendicanti. Elle s'ouvre sur un ample vestibule. La seconde façade est en réalité le côté externe du monument grandiose érigé en l'honneur de l'amiral Alvise Mocenigo, mort lors de la défense de Candia contre les turcs en 1654.

Le plan de l'église est à une seule nef. Au fond, l'autel principal est surmonté d'une peinture de Giovanni Bellini, pas le bon, mais un homonyme, représentant la résurrection de Lazare (1857).

La résurrection de Lazare par (l'autre) Giovanni Bellini - 1857

La résurrection de Lazare par (l'autre) Giovanni Bellini - 1857

L'arrière de la seconde façade est entièrement occupé par une représentation en pierre dédiée au "capitano da mar Mocenigo" avec deux sculptures de Giusto Lo Court, la justice et la force. À droite en entrant, un Christ crucifié de Véronèse.

Crucifixion Véronèse

Crucifixion Véronèse

Au-dessus du deuxième autel, une annonciation de Salviati.

Annonciation - Giuseppe Porta dit le Salviati

Annonciation - Giuseppe Porta dit le Salviati

Au fond à gauche, on peut voir une œuvre de la période dorée vénitienne du Guerchin "Sant'Elena che adora la croce"

Sainte Hélène adorant la croix - Le Guerchin

Sainte Hélène adorant la croix - Le Guerchin

À l'entrée à gauche, une œuvre insolite du Tintoretto "Sant'Orsola e le undicimila vergini". "Onze mille" ! On sait maintenant que ce chiffre est bien exagéré et qu'il s'agit d'une erreur de lecture : au IXe siècle, une inscription abrégée XI.M.V., qu'on doit lire "onze vierges martyres", fut comprise de façon fautive. On n'est même pas sûr qu'Ursule est bien Ursule. 

Sainte Ursule et... quelques vierges - Tintoretto

Sainte Ursule et... quelques vierges - Tintoretto

Deux cloîtres qui n'ont rien de très remarquable hormis les glycines, dont l'une, blanche, fut plantée à la fin du XVIIe siècle. 

Les églises de Venise
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Comme l'église de la Pietà de Vivaldi, San Lazzaro fut réputée pour les chœurs des "putte", les jeunes filles indigentes ou malades qui étaient recueillies à l'hôpital.  

Une pancarte au milieu des vieilles pierres du cloître, nous rappelle que nous sommes dans un hôpital...

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