Diario di bordo - 7
J8 (6)
Volos, arrivée à 7 heures. Bus jusqu'aux Météores. Paysage grandiose, monastères perchés. Le problème : nous ne sommes pas seuls, les Météores sont un peu notre Mont Saint-Michel, marchands du temple en moins. Le second problème : la guide "silencieuse" de Georges a décidé de ne pas être tout à fait muette. Il s'ensuit une compétition pour la prise de parole. Elle a de plus une forte personnalité et fait la police d'une manière efficace mais pas toujours très courtoise. Nous gardons de cette visite un souvenir un peu "mitigé". Heureusement, les images et les incroyables délires de la nature couvrent le reste.
Varlaam, Santo Stefano et Roussanou ? Ce sont les trois monastères visités, croyons-nous.
Avant de fonder ces monastères, les premiers ascètes vivaient dans des grottes naturelles dans les flancs des météores, ces étonnants piliers formés de "poudingue" conglomérat de galets liés par un ciment sableux. Les premiers monastères virent le jour au XIe siècle. On imagine mal comment furent acheminés les matériaux pour leur construction. On y accédait par un système de poulies et de paniers. Les escaliers sont récents, ils datent du XXe siècle.
Pascal, une leçon d'élégance !
Varlaam où se trouve encore une petite communauté monastique est l'objet de notre première visite. Quelques marches... aïe, au milieu de la foule des visiteurs.
Le narthex des églises orthodoxes, c'est lle lieu où l'impétrant chrétien est introduit avant son acceptation dans la communauté des élus. Il montre ce qui attend l'incroyant s'il persiste dans son ignorance : le jugement dernier.
Ci-dessous, le jugement dernier de Roussanou. Les photos sont interdites et c'est ce que nous avons glané sur le net.
Le jugement dernier
Vue d'ensemble de la chapelle de Varlaam
Une autre image récurrente chez les orthodoxes : la dormition de la vierge. Nous avons cependant retrouvé cette iconographie chez les catholiques, à San Giacomo dall'Orio à Venise.
Miracolo della Vergine de Gaetano Zompini (1702-1778)
Ci-dessous, la dormition de la chapelle Saint-Nicolas du monastère de Moraca au Montenegro où nous retrouvons le "miracle" de la vierge et les mains sectionnées du pauvre incroyant...
La dormition de Varlaam
Voici ce que j'ai trouvé concernant l'iconostase (ce qui vaut pour presque toutes les églises orthodoxes).
Premier registre en bas : les grandes icônes
L'iconostase est percée de trois entrées. Celle du centre est fermée par une porte à deux battants qu'on appelle « les portes royales ». Elles donnent accès à l'autel et présentent l'image de l'Annonciation avec celles des quatre évangélistes. Sur les deux portes latérales (appelées portes diaconales) figurent les archanges Michel et Gabriel.
À droite des portes royales, se trouve l'icône du Christ bénissant. À gauche, celle de la Vierge Marie tenant le Christ.
À côté de l'icône du Christ se trouve celle de saint Jean-Baptiste puis d'autres icônes de saints particulièrement vénérés dans l'église.
À côté de l'icône de la Vierge se trouve l'icône de la dédicace de l'église (un saint ou une fête) puis d'autres icônes.
Second registre : les fêtes
On trouve en général au-dessus le cycle des douze grandes fêtes de l'année chrétienne.
Troisième registre : la déisis
Le Christ siège au centre entouré de la Vierge à sa droite et de saint Jean-Baptiste à sa gauche. Après viennent les archanges Michel et Gabriel, puis les princes des apôtres Pierre et Paul, puis des évêques, des diacres, la série peut être très longue et répartie sur plusieurs registres.
Un quatrième registre : les prophètes
Sur le modèle de la déisis, les prophètes entourent la Vierge Marie du Signe, tenant le Christ.
Dernier registre : les patriarches
Sur le modèle de la déisis, les patriarches de la Genèse entourent l'image des trois anges apparus au chêne de Mambré.
Les représentations de la vierge sont aussi très codifiées :
La vierge de tendresse (eleousia), celle qui tient l'enfant contre sa joue.
La vierge hodiguitria. Elle désigne le Christ de la main.
La vierge orante (panagia) a les mains écartées, et l'image du christ sur le "t-shirt".
La vierge allaitant (galaktrophousa) est un peu particulière. Les icônes que nous avons vues montrent toujours un sein bizarre. Notre conclusion est que la vierge avait une anatomie hors du commun, ou plus vraisemblablement, que les peintres d'icônes n'ont jamais vu de femme nue...
Nous terminerons avec la vierge de miséricorde. Voici celle que nous avons admirée à la Pinacothèque de Sienne, de Simone Martini
Simone Martini, pinacothèque de Sienne
