Il giro della Trinacria, suite
Lundi, nous quittons Palerme sous un soleil magnifique. Nous démarrons le tour de l'île par l'ouest. Étape de midi : Monreale que nous n'avons pas pu atteindre hier à cause de la pluie et d'un bus capricieux. En quittant Palerme, nous décidons de visiter les Catacombes du couvent des capucins. L'itinéraire est simple. Suivre le long corso Vittorio Emanuele, direction Monreale. Trop simple : en arrivant au Quattro Canti, une déviation nous oblige à tourner à l'est. Nous nous perdons dans les petites ruelles du Mercato Ballaro. La circulation est difficile. Puis de nouveau une grande rue animée dans le soleil matinal. Il fait déjà chaud. Un panneau, rare et précieux, nous indique le couvent et le site des Catacombes.
Et là,... effet assuré, âmes sensibles ne rentrez pas. Quelques milliers de squelettes vous accueillent et leur semblant de rictus ne vous fait pas rire. Quel spectacle ! Les photos sont interdites, dommage (!!!). Dans ce lieu où les vivants rencontrent les morts, l'état de conservation des innombrables cadavres exposés rend la visite inoubliable, un spectacle macabre qui met en évidence les us et coutumes vestimentaires de la société palermitaine du XVIIe au XIXème siècle. Car, outre la momification des corps qui a permis une certaine conservation, ils sont habillés et présentés debout, souci de place vraisemblablement. Certes les habits sont souvent en loque, mais certains sont parfaitement conservés. Ils sont triés par sexes et par professions. Les recettes d'embaumement sont particulières : séchage au soleil, puis bain d'arsenic ou de lait de chaux, lavage au vinaigre, etc. Un médecin particulièrement doué a embaumé la petite Rosalia âgée de deux ans. Elle est encore toute fraîche. Le lieu a servi de décor au film de Francesco Rosi, Cadavres exquis.
Petit film trouvé sur Youtube
Après ce rafraîchissant séjour sous terre, direction Monreale par une chaleur torride. La place de la cathédrale est envahie par une trentaine de vieilles Mercedes 190 SL, insolites dans ce décor baroque. Nous commençons par le cloître. Chapiteaux historiés qui ne sont pas sans rappeler nos bons chapiteaux de Vézelay, colonnes curieusement recouvertes de décors géométriques, mais surtout une fontaine magique. Dix ans de moins vous sont promis si vous vous y lavez les mains. Nous avons tenté l'expérience, mais le résultat se fait attendre...
Que dire de la cathédrale ! C'est de l'arabo-normand, c'est tout en or, en mosaïques de marbre et en crème fouettée, ça raconte l'Ancien et le Nouveau testament. Quand au Christ Pantocrator qui orne l'abside principale, c'est la plus grande icône byzantine du monde, tête de 4 mètres, et envergure de 7 mètres ! Faut le voir pour le croire.
Après cette débauche de formes et de couleurs, nous avons repris la route, direction Ségeste, pour découvrir un lieu magique... À suivre