Les frères Caillebotte au musée Jacquemart André
Gustave (1848-1894), peintre, mécène, collectionneur, architecte naval, régatier, et son frère Martial (1853-1910), compositeur, pianiste et photographe, sont exposés au merveilleux musée Jacquemart André. Nous avons découvert ce musée mercredi. La file d'attente avait disparu.
Chaque salle de l'expo présente en parallèle les toiles de Gustave et les photographies de Martial. Gustave a beaucoup peint dans son appartement du boulevard Haussmann, alors en construction. Le thème du balcon est très présent, comme sur les toiles ci-dessus. Au fond, dans le premier tableau, la perspective haussmanienne est encore bouchée par un immeuble alors que sur le second, qui montre la vue dans l'autre sens, l'horizon est dégagé.
On peut voir aussi des ronds-points alors appelé "refuges". Beaucoup de scènes de famille, d'intérieurs.
Ici, mon tableau préféré, un repas de famille où l'on peut voir la mère et le jeune frère de Gustave, René à table. Les reflets dans les verres et les bouteilles, la perspective, l'assiette au premier plan qui semble être celle du peintre, tout est superbe.
Cette toile intitulée "intérieur" a fait scandale : une femme en premier plan lit un journal ! et l'homme au fond sur le canapé est ridiculement petit. Nul doute que cette mise en scène a choqué les esprits machos de l'époque.
Il peint son frère à son piano.
Sur la photographie d'intérieur faite par Martial, remarquez le petit tableau qui se trouve au fond à gauche de la cheminée, c'est un Degas qui fut offert en donation au musée d'Orsay !
La perspective montante de cette toile représentant des femmes dans un jardin (sa cousine Marie, sa tante, sa mère et une amie), les lignes de fuite des volets, du banc, les rayures des stores sont les marques caractéristiques de la vision très personnelle du peintre.
Nombreuses toiles "industrielles" : un pont (le pont de l'Europe), une usine qui fut rarement exposée car ce n'était pas un thème "à la mode".
Gustave était régatier. Ce thème est largement présent dans l'exposition.
L'homme représenté sur cette toile porte, non pas un canotier, mais un haut de forme. Dans une caricature parue dans le Charivari, le chapeau est devenu "une cheminée à vapeur".
J'ai regretté l'absence des raboteurs de parquet qui a dû rester à Orsay...
Quant au musée Jacquemart André, il faudrait un article complet pour en parler. Nous y retournerons. Ne sortez pas de l'exposition sans aller voir les collections permanentes, les italiens ! aahhhhh ! les fresques de Tiepolo, et tout le reste.
Musée Jacquemart-André, 158, boulevard Haussmann, jusqu'au 11 juillet.